Le mot de l’été: stagflation

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Publié 15/07/2008 par Gérald Fillion

Vous avez entendu parler de la stagflation? Plusieurs experts craignent que l’économie américaine connaisse une stagflation cet été et quand on y regarde d’un peu plus près, on est obligé de constater que l’Ontario pourrait aussi être victime de cette stagflation.

Qu’est-ce que c’est d’abord? C’est l’union de deux mots: stagnation de la production et inflation qui grimpe trop rapidement. À cela s’ajoute une hausse du chômage.

Or, l’évolution de l’économie américaine, depuis quelques temps, semble répondre à cette définition. La production ralentit, mais ne stagne pas tout à fait. Le taux d’inflation dépasse la barre des 4% ce qui peut paraître inquiétant. Et il se perd des emplois depuis 5 mois.

Pour stopper une période de stagflation, les banques centrales doivent faire des choix cruciaux et difficiles. Et, on sent depuis quelques semaines qu’elles ont choisi de s’attaquer à ce qu’elles considèrent comme leur priorité: l’inflation.

Pour ralentir et contrôler l’inflation, la seule chose à faire, c’est d’augmenter les taux d’intérêt. Mais, en même temps, il est difficile de procéder à une hausse massive des taux alors que l’économie stagne. Si les banquiers vont de l’avant avec des hausses de taux au cours des prochains mois, il est possible qu’ils plongent du même coup les différentes économies du monde en récession.

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C’est ce qu’on craint aux États-Unis, en Europe et aussi au Canada, où le taux d’inflation augmente de plus en plus.

Si on regarde ce qui se passe en Ontario, l’économie régresse, l’inflation se maintient autour de 2% mais pourrait grimper en raison de la progression des prix de l’énergie, et il se perd des emplois, en particulier dans le secteur de l’automobile. Pas de vacances donc pour les penseurs des politiques monétaires cet été, la stagflation nous guette!

Chute de l’emploi en Ontario

L’économie ontarienne perd des plumes: il s’est perdu 23 900 emplois nets dans la province en juin. Il s’est créé plus de 21 000 emplois à temps partiel, mais on note l’élimination de 45 000 emplois à temps plein.

Les malheurs du secteur de l’automobile et des reculs dans le secteur des services expliquent cette détérioration du marché de l’emploi. Le taux de chômage est passé de 6,4% à 6,7%.

Voici les statistiques pour quelques villes de la province avec, entre parenthèses, les données du mois précédent:
Kingston: 6,0% (5,8)
Toronto: 6,7% (6,5)
Hamilton: 6,0% (6,1)
Kitchener: 5,6% (5,6)
London: 7,4% (7,2)
Oshawa: 7,4% (7,9)
St. Catharines-Niagara: 7,3% (7,2)

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La Baie, encore à vendre?

Les magasins La Baie pourraient changer de main, encore une fois. Des pourparlers seraient en cours en vue d’une fusion avec la chaîne de magasins américains Lord and Taylor.

Ces magasins sont la propritété de la firme d’investissement NRDC Equiy Partners, qui détient actuellement une participation de 20% dans La Baie.

Les magasins ont été vendus pour 1 milliard de dollars à l’investisseur américain Jerry Zucker il y a 2 ans. L’homme d’affaire est mort cette année, et c’est son épouse qui a pris la relève.

MDS poursuit EAC

Le fournisseur d’isotopes médicaux MDS poursuit Énergie atomique du Canada et le gouvernement fédéral pour plus de 1,5 milliard de dollars. La firme torontoise conteste l’abandon par Ottawa d’un projet visant la construction de deux nouveaux réacteurs à la centrale de Chalk River en Ontario.

Ce projet, dans lequel MDS était partenaire, devait lui assurer un approvisionnement en isotopes pendant 40 ans. Les deux réacteurs devaient remplacer l’actuel réacteur de Chalk River, qui assure la moitié de la production mondiale des isotopes utilisés dans les diagnostics de cancer et de maladies cardiaques.

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Bonnes vacances, bon été, à la prochaine…

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet : www.radio-
canada.ca/carnet

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