Le majordome du pape arrêté en possession de documents confidentiels

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Publié 29/05/2012 par Victor Simpson (The Associated Press)

à 17h35 HAE, le 28 mai 2012.

VATICAN, État de la Cité du Vatican – Le majordome du pape arrêté dans l’enquête sur les fuites de documents confidentiels du Vatican souhaite que la vérité soit établie et a promis de coopérer pleinement avec les enquêteurs, a déclaré lundi son avocat, Carlo Fusco.

Au service de Benoît XVI depuis 2006, le majordome âgé de 46 ans, Paolo Gabriele, a été arrêté le 23 mai à son domicile du Vatican en possession de documents confidentiels, selon le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. Paolo Gabriele, un laïc, a été placé en détention par les autorités judiciaires du Vatican. Paolo Gabriele «répondra à toutes les questions et collaborera avec les enquêteurs», a assuré Me Fusco.

L’arrestation du majordome constitue un rebondissement supplémentaire dans l’affaire des fuites, surnommée «VatiLeaks» par la presse italienne. Depuis quelques mois, des documents secrets se retrouvent dans les journaux, révélant des affaires de corruption ainsi que des luttes d’influence sans merci au sein du Saint-Siège.

Le scandale a pris de l’ampleur avec la parution il y a deux semaines de «Sa Sainteté», un livre contenant une série de lettres et mémos confidentiels destinés au pape lui-même, ou écrits de sa main et celle de son secrétaire particulier, Georg Gaenswein.

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Le Vatican a dénoncé un ouvrage «criminel» et menacé d’attaquer en justice son auteur, le journaliste Gianluigi Nuzzi, ainsi que le ou les auteurs des fuites. Toutes semblent avoir un but: discréditer le secrétaire d’État et numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, 77 ans.

Certaines des lettres émanant de hauts responsables du Vatican le rendent ainsi responsable du «manque de coordination» et de la «confusion» régnant au sein de la curie romaine, l’ensemble des organismes administratifs du Saint-Siège.

Gianluigi Nuzzi, déjà auteur en 2009 d’un livre sur les mystérieuses transactions bancaires du Vatican, explique avoir été contacté par des sources très bien informées, au sein même du Saint-Siège. Elles «ont risqué leur emploi, leurs amours, leurs vies, pour confier leurs petits et grands secrets», note le journaliste dans ses remerciements.

Gianluigi Nuzzi dit ne pas redouter une action en justice du Vatican. Non sans ironie, il invite les autorités judiciaires du Saint-Siège à solliciter l’aide de la justice italienne, en soulignant que le Vatican ne s’est pas toujours empressé de répondre aux questions des magistrats.

Pour la presse italienne, Paolo Gabriele n’a clairement pas agi seul et fait figure de lampiste. «Un cardinal derrière le corbeau», titrait lundi un des principaux quotidiens, Il Messagero. Selon le Corriere della Sera, un «cardinal italien» se trouverait sur la liste des «taupes» à l’origine des fuites, ce qu’a démenti le porte-parole du Vatican. «Aucun cardinal n’est suspecté», a assuré le père Lombardi.

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Le pape Benoît XVI n’a pas commenté directement cette affaire. Mais il semble y avoir fait allusion dimanche lors de son homélie à l’occasion de la messe de la Pentecôte. «Nous sommes en train de revivre la même expérience de la tour de Babel, (celle) où les hommes ont concentré tellement de pouvoir qu’ils ont pensé pouvoir se substituer à Dieu», a-t-il noté.

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