Le lycée français fête ses 10 ans

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Publié 09/05/2006 par Yann Buxeda

«Le Lycée français de Toronto, c’est avant tout la réussite d’un pari. Un pari quant à la capacité du français à prospérer en Ontario relevé haut la main car à ce jour, il présente l’un des plus beaux bilans à travers le monde.» Le Lycée français de Toronto (LfT) ne pouvait espérer meilleur hommage que celui de l’ambassadeur de France au Canada, M. Daniel Jouanneau. Samedi 6 mai, le LfT a fêté ses 10 ans en grandes pompes, au Manoir du Collège Glendon.

D’une petite cinquantaine d’écoliers à son ouverture il y a 10 ans, le Lycée français de Toronto a bien grandi. Il accueille désormais près de 270 élèves et devrait dépasser la barre des 300 à la prochaine rentrée.

Une situation dont s’est félicitée Marceline Bissig samedi dernier, elle qui occupe le siège de proviseure du lycée depuis la dernière rentrée scolaire: «Non seulement nous accueillons chaque année de plus en plus d’élèves de la première section de maternelle à la Terminale, mais nos taux de réussite aux divers examens sont particulièrement élevés. Un élève diplômé du Lycée français de Toronto a accès aux plus grandes universités du continent nord-américain mais aussi d’Europe.»

C’est dans cette atmosphère de satisfaction que s’est tenue, le 6 mai dernier, une grande fête pour les 10 ans du LfT. Près de 200 personnes se sont retrouvées dans la salle principale du Manoir Glendon, pour honorer un lieu d’apprentissage au sein duquel chacun s’implique.

C’est notamment le cas des parents d’élèves, comme le souligne Véronique Lousteau, dont les trois enfants sont scolarisés au Lycée français de Toronto: «Une véritable communauté s’est créée autour de ce lycée. À New York, où j’habitais avant, il y avait aussi un excellent lycée français, mais celui-ci est au-delà de mes espérances. Ce qui fait la différence, c’est le fait que les professeurs soient vraiment très impliqués sur tous les plans. Il ne font pas que transmettre, ils partagent et écoutent aussi beaucoup.» Une situation qui, selon les principaux intéressés, est en grande partie due au contexte privilégié au sein duquel ils exercent.

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Dominique Mathieu enseigne la biologie aux élèves de la 6e à la Terminale depuis maintenant sept ans. Selon lui, la mixité culturelle est au cœur de la réussite du projet: «Nous avons tous une passion qui nous unit, c’est l’envie de découvrir chaque visage de cette ville cosmopolite comme aucune autre. Toronto est un exemple de diversité et d’ouverture d’esprit, et le Lycée français en est forcément imprégné.»

Une déclaration qui trouve un écho statistique, puisque la majeure partie des élèves scolarisés au LfT ne sont pas Français mais sont soit Ontariens, soit enfants de ressortissants d’autres pays.

Une nouvelle preuve de la légitimité d’un tel organisme, selon l’ambassadeur de France au Canada, M. Daniel Jouanneau: «Cette statistique est l’exemple même de la bonne santé de la francophonie au Canada et plus généralement à travers le monde. La France est le seul pays à avoir tissé une toile éducative qui traverse les cinq continents. Et à ce jour, peu de lycées ont connu l’échec. Cela prouve bien qu’il existe une demande très forte de l’enseignement traditionnel français en dehors de nos frontières.»

Un déménagement en projet

L’ambassadeur a également insisté sur l’importance de préserver la francophonie hors-Québec, rappelant que près d’un million de francophones vivent dans les provinces anglophones, dont près de la moitié ici en Ontario. Il a aussi rappelé que la force des lycées français ne se trouvait «pas seulement dans leur possibilité de transmettre le savoir éducatif selon le modèle hexagonal, mais surtout dans leur capacité d’intégrer à ce modèle les composantes les plus essentielles de l’enseignement et de la pédagogie locale».

Et c’est justement un point crucial auquel les élèves sont sensibles. Nicolas Auf, élève de Terminale S, termine sa seconde année au sein du LfT: «L’enseignement ici est différent de ce qui existe en France. Et même plus généralement, c’est l’atmosphère qui l’est. La pratique des langues vivantes est forcément différente, et nous avons plus de possibilités de nous imprégner de la culture locale.»

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Et d’ajouter: «Le fait que nous soyons moins de 10 par classe aide également beaucoup pour les études, mais il y a un revers de médaille. Peu d’élèves, cela veut forcément dire que l’ambiance est moins vivante que dans un lycée de 2 500 élèves. Par contre, les relations que l’on tisse avec les camarades de classe sont généralement très intenses.»

À noter également que le Lycée français de Toronto souhaiterait élargir son horizon, puisqu’un projet de déménagement est en cours, afin de disposer de locaux plus grands que ceux de l’avenue Charles au centre-ville de Toronto et d’augmenter la capacité d’accueil de l’établissement. Un dossier qui devrait être à l’étude jusqu’en 2007.

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