«Il y a des lutins partout!» En Afrique, en France, au Québec… Peu importe notre origine: ces petites créatures fantastiques se moquent bien des frontières nationales et viennent hanter l’imaginaire des êtres humains vivant aux quatre coins du monde.
Et c’est sur cet imaginaire collectif que travaille l’écrivain Bryan Perro, auteur de la série à succès Amos Daragon, venu à l’Alliance française de Toronto mercredi dernier pour faire partager à ses lecteurs sa passion pour la mythologie – celle-ci ayant fortement influencé son écriture.
«Au Québec, le lutin est petit, il a un corps fait comme une poire, des pattes de grenouille et il adore les chevaux: il les fait galoper toute la nuit», raconte-t-il. «En Irlande, il est roux, habillé en vert, et porte un chapeau haut-de-forme avec un trèfle à quatre feuilles: c’est le farfadet. En Scandinavie, il est petit, il a de la barbe, il est vieux et a un chapeau rouge: c’est le gnome. En France, en Bretagne, il porte le nom de korrigan.»
Les lutins sont bel et bien «partout», et ils ne sont pas les seuls. Les loups-garous et leurs variantes, par exemple, sont également présents dans tous les pays du monde : en Afrique, l’homme se transforme en guépard, en Corée, il devient un singe.
Un monde mythologique
Et pourtant ces créatures n’existent pas… réellement. «On n’a jamais attrapé un lutin. On n’a jamais trouvé leurs corps, leurs maisons, leurs cadavres… Ils existent mais n’ont pas de matérialité: ils sont dans l’imaginaire. C’est la gullivérisation: les hommes prennent leurs peurs et fantasmes et les transforment en créatures imaginaires», explique Bryan Perro avant d’ajouter: «c’est ça que j’aime dans la mythologie!»