L’émoi retombe après la fusillade au Parlement d’Ottawa. Alors que de nombreux médias épinglent l’étiquette «terroriste» sur la chemise du jeune meurtrier Michael Zehaf-Bibeau, ne faudrait-il pas plutôt regarder du côté de la maladie mentale? Nous avons posé la question à Gilles Chamberland, médecin psychiatre de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal.
Les médias ont beaucoup parlé de «loup solitaire» et de «jeune terroriste». Que pouvez-vous nous dire sur la personnalité du jeune meurtrier Michael Zehaf-Bibeau?
Gilles Chamberland — Il faut prendre ce que l’on sait avec réserve, car il est décédé — il ne pourra donc pas être évalué — et les informations sont parcellaires.
Après une enfance normale et une longue consommation de drogues diverses, dont le PCP (un hallucinogène), ce jeune homme de 31 ans était assez isolé de sa famille et il était suivi en psychiatrie. Il se serait converti récemment à l’Islam et aurait agi de sa propre initiative en sacrifiant sa vie pour une cause qu’il embrassait de manière assez récente.
Selon moi, son geste est absurde. Et la réponse se révèle multifactorielle : il s’agit d’un acte terroriste causé par la maladie mentale.