Le Groupe des Sept en 7 lieux 

100e anniversaire de leur première exposition

A. Y. Jackson (1882-1974), Été, Pangnirtung, île de Baffin, vers 1930, huile sur toile, 53,7 x 66,5 cm, don du Dr et de Mme Max Stern, Dominion Gallery, Montréal, Collection McMichael d’art canadien (1979.26.4)
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Publié 07/05/2020 par Andréanne Joly

Le 7 mai 1920, sept amis exposent leurs toiles au Musée des beaux-arts de Toronto. Pour la première fois, ils le font sous le nom du Groupe des Sept. Ce sont les Ontariens Franklin Carmichael, Lawren S. Harris, Frank Johnston, le Montréalais A. Y. Jackson et les Anglais d’origine Arthur Lismer, J. E. H. MacDonald et Fred Varley.

Ces artistes sont à la recherche d’une identité canadienne en paysagisme. Leur quête les mène toujours plus loin, d’Algoma en Ontario à l’île d’Ellesmere au Nunavut, en passant par Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest.

Le Groupe des Sept: Frederick Varley, A.Y. Jackson, Lawren Harris, Franklin Carmichael (ajouté), Franz Johnston, Arthur Lismer, J.E.H. MacDonald, vers 1920. Photos: Archives de l’Ontario.

Le parc Algonquin

Les peintres ont l’habitude de partir à l’aventure les fins de semaine et pendant leurs vacances. Le parc Algonquin, où leur collègue et ami Tom Thomson séjourne du printemps à l’automne, compte parmi leurs premières destinations de prédilection.

Thomson, le plus aventurier et novateur d’entre eux, périt au lac Canoe en 1917. Son nom demeure étroitement associé au Groupe des Sept. Son influence sur ses amis artistes est indéniable. D’ailleurs, on donne aussi le surnom d’École algonquine au Groupe des Sept.

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Le lac Supérieur

La Première Guerre mondiale force le groupe à se disperser. Lawren Harris, resté au pays, découvre alors la région d’Algoma. La lumière et la vastitude du lac Supérieur, les couleurs de la forêt boréale et les canyons du Bouclier canadien le saisissent. À chaque point de vue, un nouveau sujet surgit.

Dès 1918, il y entraine ses camarades. Chaque automne, ils y passent un mois et se logent dans un boxcar converti. Pendant ces expéditions, les peintres explorent de nouvelles dimensions, de nouveaux modes d’expression, s’encouragent et s’influencent.

La côte de Terre-Neuve

Les peintres du Groupe des Sept sont en perpétuelle recherche d’environnements vierges, intouchés par les humains. En explorant de nouvelles régions, ils gagnent en assurance et développent une signature toute canadienne pour le paysagisme.

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La peintre Emily Carr, une contemporaine qui évolue en Colombie-Britannique et qui travaille à leurs côtés, écrit un jour que les membres du Groupe des Sept semblent peu attachés aux lieux qu’ils visitent et à leur population. Ils cherchent des sujets, de la lumière, des états d’âme, du caractère.

Les villages côtiers

Cette quête de lieux panoramiques n’empêche pas les artistes de s’intéresser aux villes et villages. Au-delà des grandes étendues d’eau, ceux-ci inspirent le Groupe des Sept.

Arthur Lismer dirige une école d’art à Halifax, en Nouvelle-Écosse, pendant les années 1910. A. Y. Jackson séjourne souvent et longtemps dans les hameaux qui bordent le golfe du Saint-Laurent et de la Mauricie. Casson visite les villages miniers du nord de l’Ontario. Harris immortalise les quartiers ouvriers de Toronto.

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Les Rocheuses

La baie Georgienne compte parmi les destinations de prédilection du Groupe. Franklin Carmicheal, par exemple, s’y construit un chalet et participe à la préservation des montagnes La Cloche, aujourd’hui protégées par le parc Killarney.

Mais dans les années 1920, le gout de l’aventure et l’appétit des montagnes amènent Lawren Harris et A. Y. Jackson jusque dans les Rocheuses. J. E. H. MacDonald y passe aussi beaucoup de temps. Ils trouvent à ces paysages albertains un caractère et une humeur qui sert à souhait leur art et leur permet d’exploiter, encore une fois, la lumière, mais aussi de nouvelles dimensions.

Les territoires

Toujours plus loin : telle pourrait bien être la devise des peintres, pour la plupart établis à Toronto. Maintenant, le Nord et l’Arctique les attendent.

A. Y. Jackson participe à deux croisières en Arctique. Lawren Harris se joint à lui en 1930. Ils longent la côte de la Nouvelle-Écosse jusqu’au bassin Kane, au nord de la mer de Baffin. La vastitude des lieux les stupéfie. Harris explique sa quête en 1948 : il veut se perdre dans l’eau et les cieux, la terre et la lumière de cet univers gigantesque.

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Le Grand Nord

Avec le temps, le Groupe s’ouvre à d’autres artistes, notamment à Emily Carr. C’est en 1931 qu’a lieu la dernière exposition du Groupe des Sept, auquel succède, quelques années plus tard, le Canadian Group of Painters, fort d’une trentaine d’artistes.

Aujourd’hui, pour découvrir les paysages canadiens qu’a immortalisé le célèbre Groupe des Sept, pas besoin de partir à l’aventure. Grâce au Web, la Collection d’art canadien McMichael, le Musée des beaux-arts du Canada et le Musée des beaux-arts de l’Ontario, entre autres, vous invitent à le faire dans le confort de votre foyer.

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