En cette année 2014, l’Espagne rend hommage au Greco pour le 400e anniversaire de la mort du peintre, décédé à Tolède le 7 avril 1614. Mais il n’en a pas toujours été ainsi, et cet artiste «qu’avec respect toute l’Espagne admire» (Le Cid) a été oublié pendant trois siècles et sa résurrection ne s’est pas faite sans peine vers le début du XXe siècle.
Vers 1900, l’Académie des beaux-arts de Madrid veillait pour que ce peintre ne ressuscite pas. «Elle le trouvait trop libre, trop d’avant-garde, trop aventurier dans son art, en somme trop génial.»
On se moquait de son soi-disant astigmatisme qui aurait expliqué l’allongement des formes. Ce sont des intellectuels de la «Generación del 98» et les Romantiques qui ont suscité sa réhabilitation.
Un parcours étonnant
Dérangeant, il le fut certainement ce Grec qui atterrit en Espagne au terme d’un parcours talentueux. Et il est bien sorti de son purgatoire, pour reprendre une image religieuse dont il était friand.
Le mercredi 3 juillet 2013, un de ses tableaux, Saint Dominique en prière, n’a-t-il pas atteint un record dans une vente aux enchères à Londres, 16 millions de dollars!