«Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel.» Tel aurait pu être le message du documentaire de l’Allemand Philip Gröning. Tourné dans le monastère de la Grande-Chartreuse, situé au cœur des Alpes françaises, le film retrace le quotidien de vies vouées à Dieu et à la contemplation. Le regard du réalisateur, posé sur des vies hors du commun, pose la question des futilités de nos existences. À partir du 27 octobre, les salles sombres des cinémas torontois seront imprégnées du Grand silence, un essai documentaire qui transcende l’image traditionnelle du cinéma.
Un documentaire dédié au silence et au temps, qui suspend son vol, dans un lieu retiré du monde. Une histoire sans histoires, sans péripéties: juste des fragments de vies, de silences et de prières. Quelques sons environnants viennent troubler la quiétude du monastère: les chants de messes nocturnes, le bruit des cloches, la cérémonie d’accueil de deux nouveaux frères, les conversations entre les moines, permises uniquement le dimanche.
Philip Gröning a passé plusieurs mois dans le monastère. Sans équipe, il a vécu au rythme des moines, en suivant les règles de l’ordre: parler le moins possible, travailler, méditer et prier.
Les 166 minutes qui retracent cette épopée sont un hommage au silence. Loin des références occidentales, des dialogues et des voix off, le film plonge le spectateur dans une contemplation sans fin.