Les ministres des Finances et banquiers centraux des principales économies de la planète, réunis dans la campagne anglaise samedi pour préparer le sommet du 2 avril, se sont engagés à entreprendre «toutes les actions nécessaires» pour rétablir la croissance mondiale et renforcer le rôle du FMI.
Les pays du G-20 sont tombés d’accord pour dire que la priorité des priorités est de rétablir les capacités de prêt des banques et de régler le problème des actifs à risque, à l’origine de la spirale qui a plongé le monde dans la crise actuelle. En revanche, ils ne sont pas entrés dans le détail des actions à mettre en oeuvre pour y aboutir.
Les États-Unis privilégient l’augmentation des dépenses publiques tandis que l’Europe priorise le renforcement de la surveillance des marchés financiers, Londres jouant les médiateurs entre les deux. À l’issue de la réunion, la ministre française de l’Économie Christine Lagarde a estimé que la France et l’Allemagne avaient obtenu une victoire, les partenaires acceptant une meilleure régulation du système bancaire et un renforcement de la lutte contre les paradis fiscaux. Son collègue allemand Peer Steinbruck, à Berlin a tenu à rappeler que l’Allemagne avait tout de même lancé un plan d’incitations fiscales équivalant à 4,2 % de son PIB, loin du 10 % des États-Unis mais au-delà du 2 % suggéré par le G-20 au début de l’année.
Timothy Geithner, nouveau secrétaire américain au Trésor, a noté le «consensus global sur la nécessité d’agir avec détermination» pour restaurer la croissance. «Nous avons décidé qu’une meilleure régulation était nécessaire pour éviter la constitution de risques systémiques», a renchéri Alistair Darling, le secrétaire britannique au Trésor. Les agences de notation financière qui donnaient de bonnes cotes au papier commercial adossés à des actifs bidons ont également été montrées du doigt pour leur rôle dans le déclenchement de la crise.
Un autre point majeur d’accord s’est fait sur la «nécessité urgente d’augmenter de manière substantielle les ressources» financières du Fonds monétaire international (FMI) pour qu’il puisse aider les pays en difficulté. Les 16 pays de la zone euro proposent un doublement du budget du Fonds monétaire international à 500 milliards $ US. Le FMI serait aussi appelé à jouer un rôle-clé dans la règlementation des marchés financiers.