Le G-20 promet de tout mettre en oeuvre pour contrer la récession

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Publié 17/03/2009 par L'Express et La Presse canadienne et The Associated Press

Les ministres des Finances et banquiers centraux des principales économies de la planète, réunis dans la campagne anglaise samedi pour préparer le sommet du 2 avril, se sont engagés à entreprendre «toutes les actions nécessaires» pour rétablir la croissance mondiale et renforcer le rôle du FMI.

Les pays du G-20 sont tombés d’accord pour dire que la priorité des priorités est de rétablir les capacités de prêt des banques et de régler le problème des actifs à risque, à l’origine de la spirale qui a plongé le monde dans la crise actuelle. En revanche, ils ne sont pas entrés dans le détail des actions à mettre en oeuvre pour y aboutir.

Les États-Unis privilégient l’augmentation des dépenses publiques tandis que l’Europe priorise le renforcement de la surveillance des marchés financiers, Londres jouant les médiateurs entre les deux. À l’issue de la réunion, la ministre française de l’Économie Christine Lagarde a estimé que la France et l’Allemagne avaient obtenu une victoire, les partenaires acceptant une meilleure régulation du système bancaire et un renforcement de la lutte contre les paradis fiscaux. Son collègue allemand Peer Steinbruck, à Berlin a tenu à rappeler que l’Allemagne avait tout de même lancé un plan d’incitations fiscales équivalant à 4,2 % de son PIB, loin du 10 % des États-Unis mais au-delà du 2 % suggéré par le G-20 au début de l’année.

Timothy Geithner, nouveau secrétaire américain au Trésor, a noté le «consensus global sur la nécessité d’agir avec détermination» pour restaurer la croissance. «Nous avons décidé qu’une meilleure régulation était nécessaire pour éviter la constitution de risques systémiques», a renchéri Alistair Darling, le secrétaire britannique au Trésor. Les agences de notation financière qui donnaient de bonnes cotes au papier commercial adossés à des actifs bidons ont également été montrées du doigt pour leur rôle dans le déclenchement de la crise.

Un autre point majeur d’accord s’est fait sur la «nécessité urgente d’augmenter de manière substantielle les ressources» financières du Fonds monétaire international (FMI) pour qu’il puisse aider les pays en difficulté. Les 16 pays de la zone euro proposent un doublement du budget du Fonds monétaire international à 500 milliards $ US. Le FMI serait aussi appelé à jouer un rôle-clé dans la règlementation des marchés financiers.

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Les quatre grandes puissances émergentes Brésil, Russie, Inde et Chine (BRIC) ont critiqué autant les Américains que les Européens, et réclamé le renforcement de leurs droits de vote au sein des organes décisionnaires du FMI. Ils souhaitent que le G-20 s’engagent aussi à lutter contre le protectionnisme et à aider les économies émergentes à compenser le tarissement des flux de capitaux privés.

Secret bancaire: la Suisse, l’Autriche et le Luxembourg cèdent

Sous la pression internationale, la Suisse, l’Autriche et le Luxembourg ont décidé vendredi d’assouplir leur secret bancaire pour coopérer à la lutte contre l’évasion fiscale et éviter d’être stigmatisés lors du prochain G-20 sur la crise financière.

Menacée d’inscription sur une liste noire des paradis fiscaux, la Confédération helvétique a dû se résoudre à mettre fin à une longue tradition de secret total. Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il allait reprendre les normes établies en 2000 par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans le cadre de la coopération internationale contre les délits fiscaux.

La Suisse veut limiter les échanges de renseignements au cas par cas, en réponse aux demandes concrètes et fondées d’autres pays, a expliqué son ministre des Finances, assurant que la protection de la sphère privée des clients contre la consultation injustifiée d’informations sur leur situation patrimoniale sera toujours garantie. La Confédération veut éviter qu’on ne puisse aller à la pêche, en demandant des informations sur nombre d’individus, pour tenter de piéger quelques fraudeurs.

Plusieurs paradis fiscaux, comme l’Andorre et le Liechtenstein, en Europe, et ailleurs dans le monde, comme Hong Kong et Singapour, ont déjà pris des mesures similaires pour éviter de figurer sur la nouvelle liste des paradis fiscaux non coopératifs préparée par l’OCDE pour le G-20 du 2 avril prochain à Londres. La France et l’Allemagne notamment ont réclamé des sanctions.

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La Suisse était déjà engagée dans un bras de fer avec les États-Unis sur les riches clients américains d’UBS, la plus grande banque helvétique. Les autorités suisses ont déjà fourni aux Américains des informations sur près de 300 citoyens américains soupçonnés d’évasion fiscale, mais refusent de donner les noms de quelques 50 000 détenteurs de comptes en Suisse réclamés par Washington.

On estime que 2 000 milliards $ de fonds étrangers reposent dans les coffres suisses.

Projets militaires anti-récession

Les projets de construction militaires sont des armes essentielles dans le plan du gouvernement fédéral pour lutter contre la récession économique au Canada, selon le ministre de la Défense, Peter MacKay.

M. MacKay, qui se trouvait vendredi à la Base des Forces canadiennes Esquimalt, siège de la flotte navale de la côte Ouest, a fait l’annonce de quatre projets de construction qui seront financés par le gouvernement fédéral. Ceux-ci sont d’une valeur de 266 millions $ et devraient permettre la création de 1 400 emplois.

La tournée de M. MacKay sera ponctuée d’arrêts semblables dans les bases des Forces canadiennes situées en Alberta, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

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L’assurance-emploi est aussi un stimulant

La récession économique va empirer au Canada si le gouvernement fédéral ne rectifie pas rapidement le Régime d’assurance-emploi, selon le Congrès du travail du Canada.

Statistique Canada a indiqué vendredi que 83 000 emplois avaient été éliminés en février, portant le taux de chômage à 7,7 %. Depuis octobre, 295 000 emplois ont été perdus au pays, la plupart à plein temps.

Or, le CTC note que le Régime d’assurance-emploi n’a pu aider que 45 % des chômeurs. Le Congrès du travail du Canada presse donc le gouvernement Harper d’augmenter dans les plus brefs délais l’accessibilité au Régime pour faire face à la récession économique. Selon le CTC, l’assurance-emploi est une importante forme de stimulation économique.

C’est ce qui a motivé sénateurs libéraux et conservateurs à unir leurs efforts, jeudi, pour approuver le projet de loi sur la mise en oeuvre du budget conservateur. Majoritaires à la chambre haute, les Libéraux ont décidé d’accélérer l’adoption du budget pour permettre aux chômeurs de bénéficier plus rapidement des assouplissements au régime d’assurance-emploi contenus dans le plan de relance du gouvernement.

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Parce que la loi a été adoptée avant la relâche parlementaire, la clause prévoyant le versement de prestations pendant 50 semaines au lieu de 45 s’applique de manière rétroactive à partir du 1er mars.

Chômage: qui dit vrai?

Le chef libéral Michael Ignatieff reproche au premier ministre Stephen Harper de raconter des histoires sur la question du chômage au pays.

«Je ne veux pas faire du pessimisme économique. Je suis pour le Canada et je suis pour nos travailleurs, mais ce que je n’aime pas, c’est quand le premier ministre nous chante des histoires. Nous sommes dans une crise de chômage qui grandit chaque jour», s’est exclamé le chef de l’opposition officielle à la Chambre des communes.

«Depuis l’élection fédérale d’octobre dernier, le Canada a perdu 300 000 emplois», a souligné M. Ignatieff. Il rejette l’affirmation du premier ministre Harper voulant que le Canada se tire mieux d’affaires que les États-Unis. Selon lui, au contraire, pour 10 pertes d’emploi aux États-Unis, le Canada en perd 15, en ce moment.

Le cabinet du premier ministre Harper a riposté, soulignant que pendant que le taux de chômage au Canada était de 7,7 %, il était plus élevé aux États-Unis, soit 8,1 %, du jamais vu.

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Et il note que depuis novembre dernier, le Canada a perdu 230 000 emplois, soit 1,4 %, un pourcentage similaire à celui des États-Unis, avec 1,5 % ou près de deux millions d’emplois dans leur cas.

Consultations sur les régimes de retraite

Le gouvernement a entamé vendredi à Ottawa une série de consultations publiques pancanadienne sur les régimes de retraite.

Lors de la première journée de consultation, plusieurs points de vue conflictuels ont été échangés, notamment sur la façon de réaliser la promesse budgétaire du gouvernement conservateur de diminuer la pression des régimes de pension.

Un groupe représentant les retraités de la fonction publique fédérale souhaite que les régimes de retraite enregistrés existants soient déplacés dans un vaste régime de retraite qui rehausserait les prestations de tous les Canadiens.

Le secrétaire parlementaire du ministre des Finances, Ted Menzies, qui préside ces consultations, prévoit présenter en juin un rapport et des recommandations sur la réforme du système de retraite.

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