À la suite du dévoilement par Radio-Canada d’un rapport interne sur le bilinguisme dans la fonction publique fédérale en 2016, le Conseil privé a demandé à deux hauts fonctionnaires d’élaborer Le Prochain niveau. Le rapport publié le 18 septembre dresse en 27 pages un portrait de l’érosion continue de l’usage du français.
Depuis l’adoption de la loi (1969) et du cadre politique sur les langues officielles, les mêmes constats déboulent dans un nombre d’enquêtes, de revendications des communautés francophones et de rapports du commissaire aux langues officielles.
Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson, n’est pas surpris des trouvailles, mais il estime que l’exercice présente une opportunité. «C’est le moment d’innover et de transformer la façon de faire.»
Il signale par exemple qu’Ottawa n’investit pas assez dans la formation linguistique des fonctionnaires.
Tablettage
Pour le philosophe Charles Le Blanc de l’Université d’Ottawa, le rapport donne un signal d’échec. «Ça fait partie des exercices rhétoriques que le gouvernement doit faire à échéance pour montrer qu’il fait quelque chose», lance-t-il. «Dans les faits, ça ne change pas. Ce rapport va très probablement contribuer à l’amélioration du tablettage du dossier.»