Comment faire pour que davantage de torontois participent à la vie politique de leur ville? Pour le maire David Miller, la réponse se trouve dans l’attribution du droit de vote, lors des municipales, aux nombreux résidents permanents que compte la capitale ontarienne. Afin que le gouvernement en discute «le public doit se mobiliser» insistait-il mercredi soir lors d’un forum sur la question, organisé à l’Hôtel de ville. À cette occasion étaient invités Astrid de Vries, Consule des Pays-Bas à Toronto, Diana Salas, directrice associée de Women of Color Policy Network et membre de la Coalition pour étendre le droit de vote dans la ville de New York ainsi qu’Alan Broadbent, président de la Fondation Maytree, et auteur de Urban nation: why we need to give power back to the cities to make Canada strong.
La position des invités présents au forum est sans ambiguïté: ils ont chacun développé les aspects positifs de la participation d’étrangers résidents à la vie politique municipale. Introduisant le forum, le maire soulignait le fait que «les résidents permanents payent leurs taxes et utilisent les services comme les autres», ajoutant que «ceux qui utilisent les services devraient avoir le droit de juger ces services».
Ce sont à peu près les mêmes arguments qui ont étés soutenus par Astrid De Vries venue parler de l’exemple des Pays-Bas où, depuis 1985, les étrangers qui y résident depuis au moins cinq ans participent à la vie politique de leur ville. «Cette loi était en discussion depuis les années 1970. Elle a mis du temps à passer car il a fallu modifier la constitution pour ça», explique-t-elle, précisant que ce changement voulu par le parlement est «venu du haut».
D’après la consule des Pays-Bas, le bilan est positif: «ceci renforce significativement l’implication des résidents dans la vie politique des villes». Décrivant certains des résultats elle précise que: «Le nombre de conseillers municipaux non-citoyens augmente et ils ne représentent pas forcément que des électeurs de leur communauté», citant à ce propos l’exemple d’une conseillère municipale marocaine élue dans une circonscription où vivent presque exclusivement des néerlandais aisés.
Aux États-Unis, le fait que la constitution n’ait pas besoin d’être modifiée et que dans plusieurs villes du Maryland les immigrants votent déjà aux municipales sont des arguments pour la Coalition pour étendre le droit de vote dans la ville de New York. La directrice associée de cette coalition, Diana Salas, donnait son point de vue sur le sujet: «Les immigrants sont directement concernés par des questions telles que le logement, l’éducation l’accès aux services de santé dans leur voisinage, par conséquent ils devraient pouvoir s’exprimer aux élections municipales».