Il y a deux semaines, le Dr Mailloux prononçait des propos racistes durant l’émission télévisée Tout le monde en parle. Depuis, l’élite québécoise s’insurge et se mobilise pour attaquer l’homme qui les a prononcés. Le dimanche suivant, le 2 octobre, les invités de la même émission ont pris position contre le racisme.
Or, qu’il soit crucial que l’intelligentsia québécoise prenne position, peu de ces mêmes personnes ont formulé un discours clair pour exiger une politique nationale de tolérance zéro contre le racisme. Cela, d’autant plus que la place publique permettrait d’éduquer les individus à s’approprier de comportements sociaux luttant contre le racisme.
En demeurant dans le discours de dénonciation, les personnes ne peuvent pas acquérir les outils critiques nécessaires pour cerner les discours racistes plus subtils et systémiques. En effet, il arrive rarement dans les sociétés canadienne et québécoise d’entendre des remarques ouvertement racistes, l’acte étant plus subtil et personnel.
Chaque individu possède un système de valeurs bâti à partir de ses expériences personnelles et de ses contacts avec son milieu. Beaucoup de gens au Canada, en Ontario ou au Québec, ont grandi dans des milieux homogènes en terme linguistique, culturel, racial et religieux.
L’afflux constant et croissant de Néo-Canadiens et de Néo-Canadiennes de minorités dites visibles a transformé le visage du pays. Cependant, l’immigration concentrée dans les trois plus grandes villes canadiennes, crée une dichotomie démographique idéologique d’où peuvent émerger des discours racistes.