Le déséquilibre alimentaire mondial joue le jeu de la cherté

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Publié 13/05/2008 par Alain Claude Ngouem

En réponse au forum de L’Express du 6 mai sur la crise alimentaire de la mondialisation, j’émets des réserves quant aux modèles de développement économiques qui sont perçus comme étant la cause essentielle de cette crise alimentaire.

Tout d’abord, j’émets des réserves à l’identification d’une crise alimentaire sur le plan mondial. Certes, il y a un déséquilibre des flux et reflux alimentaires mondiaux, mais la FAO n’a pas encore déclaré une crise alimentaire mondiale. Il me semble que les remous actuels sont motivés par la cherté des produits de base et de première nécessité.

Pour preuve, en dehors des pays en développement, le peuple français manifeste contre cette cherté. Une crise peut être due à la rareté (cycle inferieur) ou à l’abondance (cycle supérieur) des ressources. Pourtant, dans le cas actuel, il y a de la nourriture au marché!

Le problème de rareté, comme celui de l’abondance ne se pose pas. C’est l’instrument et le pouvoir d’achat – les monnaies et les revenus- qui font défaut.

Selon la pensée de M. Nirou Eftekhari, il faut une politique agricole cohérente pour résorber cette crise de cherté agricole. Une politique consiste à planifier des actions à court, moyen ou long terme. C’est ce que le Sénégal a fait pour répondre aux manifestations récentes.

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Mais, il reste évident que, si la monnaie sénégalaise, le Fcfa, reste arrimée à la monnaie française par le biais de l’Euro, il y aura toujours une cherté des produits de base, même sénégalais. Comment? Parce que l’étalon de change reflète la valeur de l’économie.

La crise de surproduction de 1929 a aiguisé l’attention des économistes de notre siècle à tel point que les mécanismes de stabilité afin d’éviter la surproduction sont légion. Et la stabilité alimentaire n’échappe pas aux prouesses de nos économistes du 3e millénaire.

Faut-il ajuster des plans de développement agricole? Pour ma part, si plan il y a, ce serait une planification stratégique sur l’instrument et le pouvoir d’achat, cités plus haut, qui vaille la peine d’être élaborée. Une planification qui tienne compte de la mondialisation.

La mondialisation de notre siècle impose la révision des mécanismes de stabilité ou d’équilibre des monnaies dans les pays en développement. La mondialisation est là! Il faut l’intégrer dans les plans de développement. Comment? Le marché doit être au centre d’un plan de développement qui prend en compte la mondialisation. C’est le lieu où s’échange la production et la consommation.

La fonction de la production comme celle de la consommation dépend du revenu. Et le revenu est influencé par l’étalon de change. Toute chose étant égale par ailleurs, le marché agro-alimentaire restera équilibré par l’offre et la demande, elles mêmes soutenues par le revenu du consommateur.

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En conclusion, notez bien que l’indépendance alimentaire ne peut pas se faire proclamer, comme dans les années 1960 les métropoles le firent pour les colonies. Les divers programmes des organisations connexes de l’ONU relatifs à l’interdépendance du centre et de la périphérie ne font que marquer leur empreinte sur un phénomène latent.

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