Le Théâtre français de Toronto ouvre sa trente-neuvième saison avec la dernière comédie de Michel Tremblay, Bonbons assortis. Ce titre renvoie à un accessoire, la boîte de bonbons assortis de cinq livres que Nana reçoit quatre fois par année et qu’elle vide pratiquement seule. Mais il annonce également la structure de cette pièce qui est une série de saynètes plus ou moins reliées, mais toutes sucrées.
Michel Tremblay, à qui l’on a reproché bien des choses, a opté ici pour la transparence. La grand-mère s’appelle Madame Tremblay (Louise Nolan). Le narrateur porte le prénom du dramaturge. Il s’agit donc d’une pièce qui fait une large part à l’autobiographie. Cela dit, l’auteur fait une mise au point: tout récit est fictif, même ceux qui se fondent sur la mémoire qui est à la fois sélective et mère de l’invention.
Gabriel (Martin Albert), chômeur, ne fait pas très bonne figure et, comme il ne pourvoit plus aux besoins de la famille, il perd son rôle de père nourricier, ce qui le réduit à moins de rien dans cette famille où trois générations de femmes occupent presque toute la place. Rôle ingrat, s’il en est.
Josaphat-le-violon (Guy Mignault, le directeur artistique du TfT) ne paraît qu’au deuxième acte. Un peu éméché – ce qui est le cas de bien des hommes dans le théâtre de Tremblay – il se présente comme étant sans complexe, ce qui lui permet d’être vulgaire, mais toujours amusant.
Michel (Sébastien Bertrand) est un enfant de six ans qui écoute tout ce qui se dit dans la maison. Ces conversations, il les racontera plus tard quand il sera écrivain. C’est un rôle difficile à jouer, car le comédien est adulte alors que son personnage est un enfant.