Le dernier repas des condamnés à mort est rarement diététique

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Publié 29/08/2012 par Michael Hill (The Associated Press)

à 10h02 HAE, le 29 août 2012.

ALBANY, New York — Le dernier repas des condamnés à mort, aux États-Unis, est généralement très calorique, révèle une étude de l’université Cornell publiée le 24 août sur le site de la revue scientifique « Appetite ».

Si les demandes varient beaucoup, les frites, le soda, les glaces, les hamburgers, le poulet, les steaks et les tartes font partie des mets les plus demandés par les détenus avant de mourir, selon cette étude menée sur 193 repas servis à des personnes exécutées entre 2002 et 2006.

Sans surprise, les demandes sont alléchantes mais pas du tout diététiques. Parmi les 193 condamnés ayant réclamé un menu particulier, sur 247 personnes exécutées, plus des deux tiers ont commandé des fritures et autant du dessert. Les prisonniers sont également cinq fois plus nombreux à avoir préféré le soda au lait, l’alcool étant interdit, soulignent les chercheurs.

Le repas moyen compte 2.756 calories, soit plus que les besoins journaliers d’un adulte. Quatre repas sur les 193 étudiés dépassaient la barre des 7.200 calories. Un condamné a ainsi commandé 12 morceaux de poulet frit, deux brioches, de la purée de pomme de terre avec de la sauce à la viande, deux canettes de soda, un pot de glace à la fraise et un autre à la vanille.

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Les condamnés à mort choisissent souvent des plats qui les réconfortent. Plus du tiers a commandé du poulet, devant la viande hachée (24 et les steaks (22%), tandis que 4% ont demandé des plats à emporter de chaînes de restauration rapide telles que McDonald’s, Wendy’s ou KFC.

En revanche, les fruits et légumes sont boudés par les prisonniers avant leur exécution, même si un quart d’entre eux ont demandé une salade.

Brian Wansink, qui dirige le laboratoire Nourriture et Marques à l’université Cornell à Ithaca, dans l’Etat de New York, pense que le succès des plats réconfortants et des produits portant des noms de marques comme Coca-Cola pourrait révéler la tentative par les condamnés à mort de contenir leur angoisse en se procurant une nourriture familière.

« A certains égards, cela pourrait être une façon d’abaisser le niveau de stress et d’angoisse à quelque chose d’un petit peu plus gérable », explique Brian Wansink, qui ajoute que ces détenus ne choisissent pas des parfums de glace extravagants mais plutôt du chocolat ou de la vanille.

Selon les chercheurs, il est également possible que l’insuccès des repas végétariens soit lié aux origines socio-économiques des condamnés à mort, tous des hommes, à deux exceptions près, âgés en moyenne de 43 ans au moment de leur exécution.

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L’étude porte sur ce que ces condamnés ont réclamé, pas ce qu’ils ont mangé, souligne par ailleurs Brian Wansink.

Le Texas, l’un des Etats inclus dans l’étude, a supprimé la pratique du dernier repas en septembre 2011, après la commande gargantuesque d’un condamné qui a ensuite refusé d’y toucher.

Lawrence Russell Brewer, exécuté en septembre 2011 pour avoir tué un handicapé noir en le traînant derrière un véhicule, avait pris deux steaks de poulet frits, un cheeseburger au bacon et triple steak, du gombo frit, 450g de barbecue, trois fajitas, une pizza à la viande, un pot de 473ml glace et une tranche de gâteau au beurre de cacahuète avec des éclats de cacahuètes. Il n’avait finalement rien mangé, selon des responsables de la prison.

« Il est totalement indécent d’accorder un tel privilège à une personne condamnée à mort », s’était indigné le sénateur John Whitmire, président de la commission de la justice criminelle du sénat du Texas, dans une lettre au directeur général du département de justice criminelle du Texas, Brad Livingston. Celui-ci avait immédiatement mis fin à la tradition du choix du dernier repas.

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