Le dalaï-lama parle du bonheur à Toronto

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Publié 06/11/2007 par Yann Buxeda et La Presse Canadienne

La paix mondiale dépend de la paix intérieure des individus, laquelle dépend à son tour de la compassion et de l’affection pour les autres, a affirmé le dalaï-lama devant des milliers de personnes venues l’écouter prononcer une conférence publique à Toronto, mercredi dernier.

Bien que sa visite au Canada ait eu des répercussions politiques en Chine, qui le considère comme un dangereux séparatiste, son allocution de mercredi portait sur un tout autre sujet: le bonheur.

Le leader spirituel tibétain en exil a soutenu que le manque de compassion et d’affection engendre une méfiance destructrice qui conduit à la discorde. La colère, la jalousie, l’agitation et la peur constantes nuisent à la santé et sont en réalité une forme de «suicide», a-t-il poursuivi.

Pendant son discours, prononcé au centre Rogers, anciennement le SkyDome, l’orateur de 72 ans a insisté sur l’interdépendance de toutes les personnes et sociétés qui forment le village global. Que vous aimiez les autres ou pas, votre existence dépend d’eux, a-t-il dit. Plusieurs problèmes sont dus à la démarcation entre «nous» et «eux», ce qui conduit à la notion de guerre, a ajouté le prix Nobel de la paix.

Il a tenu à faire l’éloge du rôle réconfortant des mères dans le bien-être des individus, sans lequel les gens deviennent méfiants et antisociaux.

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La foule avait accueilli le visiteur en brandissant de petits drapeaux canadiens et tibétains, et son message a eu droit à une réception chaleureuse.

L’auditoire a applaudi avec enthousiasme quand il a annoncé, au début de sa conférence, qu’il s’agissait de sa deuxième allocution au stade, mais de sa première en tant que citoyen honoraire du Canada, titre qui lui a été décerné l’an dernier.

Plus tôt, une foule importante s’était ressemblée avant l’aube dans l’espoir d’apercevoir le dalaï-lama, qui venait rencontrer la diaspora tibétaine.

En début de semaine, il a été reçu par le Premier ministre Stephen Harper sur la colline du Parlement. L’accueil réservé par le gouvernement conservateur au dalaï-lama a suscité lundi l’ire des autorités chinoises, qui ont prévenu que les relations bilatérales entre Ottawa et Pékin seraient «sérieusement» menacées à moins que le Canada n’agisse afin de se distancier du leader spirituel en exil du Tibet.

Toutefois, il est peu probable que le premier ministre Stephen Harper, qui a déclaré par le passé qu’il ne reculerait pas devant la Chine et le «puissant dollar» quand viendrait le temps de parler de droits de la personne, réponde aux autorités chinoises.

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M. Harper a accueilli le dalaï-lama publiquement, et de façon délibérée, dans son bureau de la colline parlementaire, lundi, donnant un air de soutien politique à la visite.

D’autres dirigeants occidentaux, incluant le président américain George W. Bush et la chancelière allemande Angela Merkel, ont aussi rencontré le dalaï-lama dans un contexte officiel, récemment.

Quelques heures après que le gouvernement fédéral eut déroulé le tapis rouge pour accueillir le leader spirituel, des responsables de l’ambassade de Chine à Ottawa ont fait part du mécontentement des autorités chinoises, lors d’une conférence de presse tenue en fin de journée.

«Il s’agit d’une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine et cela a durement heurté les sentiments de la population chinoise et va sérieusement menacer les relations entre la Chine et le Canada», a affirmé le conseiller politique Sun Lushan, qui s’est abstenu de préciser quelles pourraient être les conséquences concrètes de cette affaire.

Il a ajouté: «Si vous faites quelque chose pour interrompre le cours normal des échanges commerciaux entre les deux parties, l’une et l’autre seront affectées et fondamentalement, les intérêts des deux parties et des deux peuples seront affectés».

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Le secrétaire d’État au Multiculturalisme et à l’Identité canadienne, Jason Kenney, a clairement fait savoir que le gouvernement fédéral demeurait imperturbable. Il a fait remarquer que les exportations canadiennes en Chine et que le tourisme chinois avaient en fait augmenté lors de l’année ayant suivi l’octroi par Ottawa du titre de citoyen d’honneur au dalaï-lama.

Le Canada et la Chine sont également en désaccord au sujet de l’emprisonnement du ressortissant sino-canadien Huseyin Celil, présenté comme un terroriste par le gouvernement chinois.

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