Le cri d’une femme qui a quelque chose à dire

Fatoumata Diawara au Toronto Centre for the Arts le 4 avril

La Malienne Fatoumata Diawara se produira le 4 avril au Centre for the Arts de Toronto.
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Publié 22/03/2019 par Léa Giandomenico

Entre sonorités africaines et rythmes modernes, Fenfo, le dernier album de Fatoumata Diawara est une explosion de saveurs.

Citoyenne du monde, cette artiste d’origine malienne revendique son identité dans un monde où l’on se bat pour ses couleurs. C’est le message qu’elle souhaitera passer le 4 avril lors de son concert au Toronto Centre for the Arts (George Weston Recital Hall, North York).

Crédit photo : Aida Muluneh
Fatoumata Diawara.

Musique du monde

Fenfo, en bambara, une langue nationale malienne, signifie «Quelque chose à dire». Et Fatoumata Diawara en a beaucoup. Cette Malienne a vécu pendant 13 ans à Paris et s’est désormais installée à Milan, en Italie.

Par le biais de toutes les cultures dont elle s’est imprégnée, elle porte un message d’universalité dans sa musique, de tolérance et de partage.

«Mon fils est un citoyen du monde, né d’une maman noire et d’un papa blanc. Naturellement, je veux qu’il puisse trouver sa place dans ce monde où l’on se bat pour ses couleurs.»

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Traverser les cultures

La chanteuse s’inspire de la tradition malienne du chant wassoulou, né au Mali, pour composer. Ce chant aux sonorités très douces, à base de musique pentatonique, se marie avec des rythmes modernes et jazzy.

«J’ai fait de nombreuses collaborations avec des artistes français notamment. J’ai donc dû harmoniser mes inspirations maliennes et d’autres styles de musique venus d’ailleurs.»

Fatoumata Diawara parvient, avec brio, à transgresser les genres.

Fatoumata Diawara au festival de Glasgow

Porte-voix d’une jeunesse africaine

L’artiste se porte en ambassadrice majeure de la musique africaine moderne. En effet, toutes les paroles de ses chansons sont interprétées en bambara. Ses racines, sa culture, sont omniprésentes dans sa musique.

«Mon message s’adresse surtout à la jeunesse africaine, je veux être le porte-voix de la nouvelle génération.»

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«Nous les femmes devons parler de sujets tabous»

 

Engagée contre la pratique de l’excision dans le pays où elle a grandi, Fatoumata Diawara est également la voix d’une génération de jeunes filles en Afrique.

«Mon message est aussi féministe. Si nous les femmes ne parlons pas de ces sujets sensibles et tabous, qui le fera? Ces combats sont trop importants, il faut que la situation change.»

Grâce à sa notoriété, la chanteuse espère toucher plus de personnes.

Fatoumata Diawara au festival de Glasgow
Fatoumata Diawara au festival de Glasgow

Une reconnaissance mondiale

Fenfo est une coproduction avec le chanteur français M (Mathieu Chédid). La chanteuse a l’habitude de travailler avec lui. «J’apprécie son talent. M est une personne très intelligente, il est déterminé et aime son travail. C’est important pour moi de travailler avec de tels artistes francophones.»

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L’album de Fatoumata Diawara, sorti en 2018, a été encensé par la critique. Il a été nommé album de l’année dans la catégorie Musique du Monde à la cérémonie des Grammy Awards.

La chanteuse, qui est aussi comédienne, attend beaucoup de 2019. «J’espère pouvoir continuer à voyager, à voir toujours plus de public à travers le monde pour véhiculer au mieux mes messages.»

Habituée des scènes canadiennes, Fatoumata Diawara apprécie s’y produire. «Le public est attentif et très ouvert ici.»

Crédit photo : Aida Mulaneh
Fatoumata Diawara, la diva malienne.

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