Le CRÉFO présente ses recherches

La francophonie doit suivre les grands changements mondiaux

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Publié 30/03/2010 par Charlotte Vincent

L’Institut pédagogique de l’Ontario a organisé, mercredi dernier, sa foire de la recherche. Les chercheurs de l’institut ont présenté leurs travaux au grand public. Parmi eux, un groupe de chercheurs se consacre à la recherche en français. Membres du CRÉFO (Centre de recherche en éducation franco-ontarienne), ils travaillent sur des sujets comme l’identité, l’accès aux études postsecondaires ou la mobilité.

Le CRÉFO fait figure d’exception à l’Université de Toronto, majoritairement anglophone. Depuis plus de 30 ans, le centre de recherche se consacre à l’étude de l’éducation en français. Il propose également des cours de français au niveau supérieur.

Cinq chercheurs travaillent au CRÉFO et entre 100 et 150 étudiants y suivent des cours. Tous profitent de la foire annuelle de l’IEPO pour présenter leurs travaux et échanger avec leurs collègues. «Finalement on ne se voit pas beaucoup toute l’année, chacun est occupé avec ses recherches. C’est l’occasion de savoir ce que font les autres», explique Diane Gérin-Lajoie, chercheuse et enseignante.

Opération séduction

C’est également un lieu de rencontre avec les futurs étudiants, presque une opération séduction: «À ce moment de l’année, les étudiants viennent de recevoir une offre d’admission. Ils ont le choix entre plusieurs universités et viennent voir ce que les différents départements proposent», explique André Tremblay, coordonnateur du CRÉFO.

En plus de la foire annuelle, le CRÉFO compte aussi sur les conventions régulières qu’il organise. «Nous nous appuyons beaucoup sur le réseau communautaire. On crée des espaces où tout le monde est invité. Cela aide aussi à nous faire connaître», continue le coordonnateur.

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Un observatoire

En 32 ans de travail, le CRÉFO est quasiment devenu un observatoire de la francophonie. «Nous sommes un lieu d’échange intellectuel pour les francophones», souligne la directrice, Diane Farmer.

Le Centre a vu le système d’éducation postsecondaire se développer en Ontario, les premières politiques d’aménagement linguistique se mettre en place et étudie aujourd’hui les changements sociaux qui ont suivi, les inégalités et les nouvelles catégories.

Le rapport à l’identité est un des axes de travail de Diane Gérin-Lajoie. «Je cherche à comprendre comment les jeunes perçoivent leur identité au sein des minorités linguistiques. J’étudie les anglophones au Québec et les francophones en Ontario. On se rend compte que la notion d’identité est complexe, mouvante, surtout chez les jeunes bilingues», détaille la chercheuse.

Préparer l’avenir

Normand Labrie a publié l’an dernier une étude sur l’accès des jeunes francophones aux études postsecondaires. Son équipe et lui ont montré que le fossé entre les anglophones et les francophones se réduisait.

L’étude montre également que, parmi les francophones qui accèdent à l’Université, les filles sont plus nombreuses. «Ces travaux ont été réutilisés par l’Université d’Ottawa lors d’une réunion et un colloque sera organisé sur le sujet en septembre prochain à Toronto», mentionne Normand Labrie.

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Le CRÉFO tente également d’appréhender les défis futurs de la francophonie en matière d’éducation. «Il va falloir suivre les changements mondiaux. La francophonie est directement impactée par les enjeux sociétaux», annonce la directrice.

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