Le Comité permanent des langues officielles est sur la route pour une tournée nationale. Nouveauté depuis sa création 25 ans plus tôt, il réunit à chaque rencontre des députés de tous bords et des représentants locaux des minorités linguistiques pour évoquer les problèmes et rencontrer les gens sur le terrain.
Le 9 novembre, le Comité s’est arrêté à Toronto pour prendre connaissance des revendications des organisations francophones torontoises. Six organismes avaient répondu à l’appel d’Yvon Godin, le président de séance et député du Nouveau parti démocratique.
«L’objectif est de voir comment cela marche sur le terrain, souligne Yvon Godin. Nous voulons des exemples d’expériences locales sur les services rendus en français et nous voulons savoir si le Plan d’action sur les langues officielles, qui existe depuis 2003, fonctionne toujours.»
Les exemples d’insuffisances sur les services en français à Toronto ne se sont pas fait attendre. Nicole Rauzon-Wright, présidente du réseau franco-santé du Sud de l’Ontario, s’est indignée de l’insuffisance des soins de santé en français avant d’ajouter que «les francophones sont toujours considérés comme une minorité raciale. Le gouvernement fédéral ne reconnaît pas l’obligation de donner des services en français».
Le Centre francophone de Toronto, également présent, a rappelé l’enjeu de la santé mais aussi celui d’un service juridique adapté à une communauté francophone torontoise souvent issue de l’immigration. «Nous avons noté une détérioration des services de l’immigration et des réfugiés car les clients francophones sont envoyés vers Montréal et doivent correspondre par vidéoconférence», a expliqué Jean-Gilles Pelletier, le directeur général du Centre.