Ah, l’amour… on en parle parfois avec une petite gêne. Mais, à en croire certains scientifiques, c’est également une question de… gènes. Voici les plus récentes recherches «coup de cœur» sur ce mystère universel.
Le clin d’œil discret ou le petit compliment bien placé ont désormais un sérieux rival dans la gamme des outils de séduction. Son nom — MHC — est certes moins sexy. Mais il est efficace. Le Major Histocompatibility Complex est une région du génome humain agissant comme une tour de guet immunitaire, détectant infections et autres indésirables microscopiques.
Plus le patrimoine génétique des tourtereaux serait différent, plus grande serait la probabilité qu’ils se désirent. La raison? Le choix d’un conjoint muni de gènes complémentaires sur le plan immunitaire permettrait de transmettre aux enfants du couple une gamme plus large de récepteurs. Bref, un bouclier contre les infections plus large et plus efficace. Les chercheurs arrivent aux mêmes conclusions: qui ne se ressemblent (génétiquement) s’assemblent!
Patrimoine génétique
Pour aller plus loin, l’ethnobiologiste Raphaëlle Chaix et son équipe ont passé au crible le patrimoine génétique de couples issus de populations ciblées du Nigéria et des États-Unis. Mais, comme toujours, l’amour n’est pas si facile à dompter. Dans le premier cas, le MHC n’a pas vraiment joué les entremetteurs, tandis qu’il apparaît comme un élément crucial et systématique dans le second.
«Chez les Yorubas, en Afrique, nous avons remarqué que les membres du couple étaient plus similaires génétiquement, tant au niveau du génome entier qu’au niveau du MHC. Dans cette population, ce sont davantage les facteurs sociaux, comme les mariages entre cousins, qui déterminent le choix du conjoint», remarque la chercheuse. Si les barrières sociales sont peu rigides quant au choix du conjoint, l’importance du facteur MHC est donc mise en évidence.