Le chant de Georges Boivin au TfT: mordre dans la vie

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Publié 18/11/2014 par Alix Forgeot

Les productions Kléos ont été invitées par le Théâtre français de Toronto à venir présenter au théâtre de la rue Berkeley, du 26 au 30 novembre, Le chant de Georges Boivin, un texte de Martin Bellemare, mis en scène par Mario Borges et interprété par le mythique comédien québécois Pierre Collin.

Le chant de Georges Boivin est un road-movie théâtral qui aborde la vulnérabilité: Georges Boivin a 77 ans lorsqu’il perd sa femme. Il tente de faire face à cette épreuve avec ses compagnons à la retraite. Il prend la décision de partir à Vancouver, pour retrouver son premier amour qu’il n’a pas vu depuis 50 ans.

«Corps et âme»

Pour les besoins de la pièce, le metteur en scène Mario Borges a tout de suite pensé à Pierre Collin.

Le comédien, depuis 52 ans habitué des planches, des films et des séries télévisées, autant à l’aise dans une pièce de Molière que dans un drame de Michel Tremblay, «a cette soif de vivre, cette générosité qui était en adéquation complète» avec le personnage de Georges Boivin, explique M. Borges.

À la lecture du texte, Pierre Collin a été conquis. Il a plongé «corps et âme» dans cette expérience.

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Outre l’amour, la vie, la vieillesse ou la mort, le metteur en scène a été touché par la présence de l’espoir dans le texte.

Le soliste de la pièce apparaît à un moment crucial de sa vie, à un moment charnière où il va devoir faire un choix. «Ou il lâche prise, ou il continue à vivre», explique Mario Borges. Et en partant à l’aventure à la recherche de sa conquête passée, Georges Boivin choisi de «continuer à rêver».

Le texte détruit ainsi le préjugé de la personne âgée qui ne fait plus de folie. L’amour est possible, même après une perte.

«Quand on sent que, dans certains milieux, il y a la retraite qui arrive, on devient des gens qui font des voyages, s’occupent du jardinage et pensent que c’est le début de la fin», constate M. Collin. Le texte, c’est tout le contraire. «Un homme trouve une façon de donner un second souffle à sa vie. C’est retrouver l’avenir à 77 ans!»

Le comédien sait de quoi il parle; lui-même a un an de moins que son personnage. «On aime bien, rendu à mon âge, sentir les mêmes choses que Georges Boivin, avoir le goût de repartir quelque chose».

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Passé par des étapes difficiles dans sa vie privée, M. Collin confie qu’il a trouvé de la résilience. Il fait référence à Confucius: «On a deux vies. Et la deuxième commence le jour où l’on se rend compte qu’on en a qu’une…»

Quatrième mur brisé

Cette histoire détient l’avantage de parler à tous les publics. Mario Borges se souvient qu’il avait fait lire le texte à des adolescents: «ils s’étaient sentis vraiment concernés!»

Dans la mise en scène, tout a été pensé et élaboré pour donner un côté intime au texte, faire en sorte que les spectateurs se sentent proches de Georges Boivin.

Mario Borges a choisi la sobriété. L’acteur, seul sur scène, n’a qu’un seul accessoire. Tout passe par le récit et par l’interprétation de Pierre Collin. «Nous on est restés dans la simplicité, au niveau des positions que prend le comédien, de l’éclairage et du son», insiste le metteur en scène. L’interprétation du personnage et l’ambiance suggèrent des choses, des émotions au public. L’équipe invite les spectateurs à «faire la suite» dans leur tête.

Pour être au plus proche du public, le comédien «accueille lui même les spectateurs» avant de monter sur scène, note Mario Borges.

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«Je ne suis pas un personnage qu’on découvre une fois sur scène quand la lumière s’allume. Je vais parler avec le public avant de jouer, je vais le rencontrer et ensuite lui raconter une histoire», confirme M. Collin.

Le quatrième mur qui sépare habituellement le comédien des spectateurs est ainsi brisé. «Moi je suis direct avec le public. Cela peut ressembler à du stand-up comique», nuance M. Collin, «mais c’est une pièce!»

Une pièce pleine d’humanité où s’exprime la liberté d’un homme au tournant de sa vie.

Le comédien confie qu’il est «content de retourner ici» à Toronto. Il espère toucher les spectateurs et y croiser des amis de longue date.

Quant au metteur en scène, il souhaite que le public continue à rêver. «Surtout, n’arrêtons jamais!»

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theatrefrancais.com/fr/

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