Dès mon retour au bercail paternel, je retrousse mes manches et me voilà au fournil de mon enfance. J’étais alors un bon boulanger, sachant combien mettre d’eau, de levure et de sel avec la farine, pétrir le tout à bras ou à la machine, laisser la pâte lever le temps prévu, peser, tourner les miches, grosses ou petites et les enfourner après les avoir griffées d’un coup preste de coupe-pâte.
Je savais aussi chauffer le four, y diriger la flamme avec le gueuloir, le nettoyer vivement à l’écouvillon, tester la bonne température avec un bout de pâte aplatie à la manière des pitas.
On appelle fouées, en Touraine, ces galettes qui, si le four est à la bonne température, gonflent et n’ont plus que la croûte du dessus et celle du dessous.
Un petit bout de beurre dedans, un grain de sel, c’est un délice, dont les fouaciers de Rabelais se régalaient ! Mais leurs fouaces étaient beaucoup plus élaborées que nos fouées rudimentaires.
Je continue à considérer ces dernières comme supérieures, étant une gourmandise salée et non sucrée.