Le Centre francophone déménage

Maison de la francophonie? Quartier francophone? Pas pour demain…

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Publié 24/09/2013 par Alice Fabre

24 ans que le siège social du Centre francophone de Toronto était situé au 22, rue College. Bientôt ce ne sera plus le cas. Un grand déménagement s’annonce pour les employés. Les nouveaux locaux, qui se trouveront au 555 ouest, rue Richmond (juste avant Bathurst), devraient être prêts pour le printemps 2014.

«Nous ne voulions pas de cette situation au départ», explique Lise Marie Baudry, directrice générale du Centre francophone.

«Les propriétaires de la rue College ont changé. Après de longues négociations, ils nous ont fait savoir qu’ils voulaient de nouveaux locataires, plus lucratifs. Au début on a vu ça comme une catastrophe… avant de se rendre compte que c’était, en fait, une extraordinaire opportunité. »

Le Centre francophone ne pouvait pas déménager hors des limites géographiques du RLISS Toronto Centre, qui est son principal bailleur de fonds.

Le 555, rue Richmond va donc accueillir presque tous les services qui sont actuellement au 22 rue College (l’aide juridique, le service de santé mentale, d’aide à l’emploi, la clinique et les services administratifs).

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Seul le centre de la petite enfance sera relocalisé au 20 Lower Spadina, la maison où se tenait l’assemblée générale de jeudi 19 septembre, où se trouve la galerie Céline-Allard. Cette dernière intègrera elle aussi les nouveaux locaux en 2014.

Maison de la francophonie

Le 555 rue Richmond présente l’avantage, selon la directrice, d’être aux normes pour l’accessibilité. «Au siège de la rue College, il y a un seul ascenseur, et le lieu n’est pas du tout adapté pour les personnes en fauteuil roulant, ou avec des poussettes. De plus, avec l’expansion de nos programmes, on commence sérieusement à se marcher dessus. Tout sera aux normes dans les nouveaux locaux, qui seront beaucoup plus accessibles.»

Tous les services seront regroupés au même étage, ce qui n’est actuellement pas le cas à la rue College. Tous les bailleurs du Centre francophone financent cette relocalisation.

Autre nouvelle annoncée lors de l’assemblée générale, le retrait du Centre francophone du projet de la Maison de la francophonie.

Louise Hurteau, la présidente du conseil d’administration, a expliqué que le projet n’était pas assez avancé et que l’organisation devait se concentrer sur le déménagement du siège social, et l’expansion de leurs nouveaux programmes.

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«On essaye de garder ces projets vivants», confie Gilles Marchildon, président de l’ACFO Toronto, en réaction à cette nouvelle.

«Je comprends les raisons qui poussent le Centre francophone à se retirer du projet, mais c’est dommage. Le CFT aurait été un pilier de la Maison de la francophonie. Il faut se tourner vers d’autres organismes. Par exemple, le Collège Boréal a exprimé un grand intérêt pour cette entreprise.»

Quartier francophone

Le déménagement du Centre pourrait aussi porter un coup fatal à l’idée de quelques membres de l’ACFO Toronto de créer un quartier francophone dans le secteur Yonge/College.

«Les contours du quartier francophone n’ont pas été définis précisément», défend Gilles Marchildon. «Le sud-ouest, là où déménage le CFT, pourrait devenir un nouveau pôle. Nous voulons surtout que la communauté francophone soit plus visible. Je crois que ce quartier est possible, mais ces derniers temps, personne n’a ce projet-là comme mission principale. L’ACFO continue donc à en parler pour que l’idée ne soit pas tablettée.»

Services aux adolescents

Parmi les nouveaux services proposés, l’ouverture de la première unité de jour en santé mentale pour les adolescents francophones du secondaire.

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«On travaille dessus depuis 7 ans, et ça s’est débloqué cette année», continue la directrice. «On ne cesse d’améliorer les services de soins pour les adolescents.» Le Centre francophone avait déjà ouvert, en 2012, le premier service de santé mentale pour adolescents francophones.

Un nouveau programme d’aide pour l’emploi pour les jeunes a aussi été lancé cette année. Il vise tous les francophones de 15 à 29 ans qui auraient des difficultés à trouver un travail.

Nouveaux partenariats

L’autre aspiration du Centre francophone est de continuer à nouer de nouveaux partenariats avec d’autres organisations.

«Les partenariats, c’est la clé pour développer les services», ne cesse de répéter la directrice.

L’année passée, le Centre francophone a collaboré avec un centre de santé communautaire, Black Creek Community. Un genre d’alliance que la directrice souhaite voir se multiplier avec d’autres centres anglophones.

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Des organismes à but non lucratif, comme le Centre francophone, siègent dans le quartier de la rue Richmond. Une opportunité, selon la directrice, pour établir de nouvelles relations fructueuses. «On ne peut plus se dire qu’à nous tout seul, on va créer un système parallèle francophone de tous les services qui existent», a-t-elle insisté.

Les travaux de rénovation des nouveaux locaux commenceront en novembre. Les 97 employés du Centre francophone n’ont plus que quelques mois pour faire leurs cartons, avant de prendre un nouveau départ vers le quartier Richmond/Bathurst.

Le Centre francophone de Toronto en quelques chiffres:

• 97 employés
• 9 millions $ de budget pour 2013, soit 600 000 $ de plus qu’en 2012.
• Principaux bailleurs de fonds: RLISS Toronto Centre, Citoyenneté et Immigration Canada.
• 5 principaux services: santé, enfance et famille, nouveaux arrivants, aide juridique et emploi.
• Le CFT gère aussi une galerie d’art, organise deux concerts dans le cadre des Coups de coeur et participe à diverses activités culturelles.

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