Les bracelets aux couleurs du drapeau franco-ontarien affichent un message simple mais percutant: «Je veux parler en français». Le projet de Denis Pigeon, professeur à l’école secondaire catholique Garneau à Orléans, souhaite engager davantage les élèves à la francité et les rendre fiers d’une langue souvent perçue comme contraignante.
«Depuis le 6 septembre, début de la campagne officielle, j’ai commandé 650 bracelets et 260 élèves en ont acheté un. Cela représente 23% des élèves de l’école. Et environ 300 parents en ont achetés.»
Denis Pigeon est fier d’annoncer les premiers résultats de la vente des bracelets dans son école. Certes, le nombre est encore faible chez les élèves mais il compte bien ne pas s’arrêter là. «L’objectif à long terme, c’est-à-dire pour juin 2007, est que le bracelet soit devenu une icône dans toute la province et que les élèves aient vendu ce concept à leur entourage.»
Au-delà de l’objet, le bracelet symbolise un choix de vie, celui de la francophonie. Vendu 3 $, le bracelet est donné à l’élève après qu’il ait signé un formulaire où il s’engage à parler en français. Pourtant, la décision de se démarquer et d’affirmer sa francophonie reste encore très difficile à réaliser chez un public adolescent. «Beaucoup d’élèves sont réticents, explique Denis Pigeon, mais nous sommes optimistes car de nombreux élèves qui veulent s’exprimer en français peuvent le faire. Beaucoup d’élèves croient encore que le français est une cause perdue, que c’est une langue contraignante parce qu’associée au milieu scolaire alors que l’anglais est la langue de l’amusement, des films et des jeux vidéos.»
Le projet, qui a débuté doucement en 2003, a véritablement été lancé à la rentrée scolaire et tend à s’élargir aux autres écoles de l’Ontario français et lors des grands événements de la francophonie «mais toujours par le biais des élèves».