Le bonheur est dans le chœur

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Publié 01/03/2016 par Isabelle Burgun (Agence Science-Presse)

Vous trouvez que certaines personnes traînent, et ça vous agace. Ou au contraire, les gens qui vous entourent sont constamment pressés, et vous vous questionnez sur les raisons de cette course perpétuelle. Des chercheuses de l’Université McGill viennent de trouver une partie de la réponse: une meilleure coordination s’opère lorsque les gens bougent à la même vitesse.

Pédaler, taper des mains ou converser en bonne harmonie avec autrui tient de notre capacité à coordonner les différents rythmes interpersonnels.

«Cela se fait de manière spontanée. Notre objectif est de s’accorder, particulièrement avec nos amis», explique la doctorante Anna Zamm du Sequence Production Lab, un laboratoire d’étude sur les bases cognitives — apprentissage, mémoire, attention, etc. — de la production de séquences auditives, telles la parole et la musique.

Fréquence naturelle

Si vous jouez d’un instrument ou si vous chantez, il importe de pouvoir s’accorder à la vitesse du groupe. Mises sur la piste de l’harmonie grâce à certaines études, les chercheuses ont pris le «beat» personnel des pianistes. Elles ont mesuré le nombre de notes produites par seconde lors d’une mélodie type.

Ceux qui possèdent un rythme similaire auront plus de facilité à jouer ensemble que les autres, et cela dès le début des pièces. Chez chacun, il existe une fréquence naturelle. Ce rythme est constant au fil du temps et d’une main à l’autre.

«Ce n’est pas une question de talent, mais d’accordance des rythmes. Le rendu musical sera meilleur si les rythmes des musiciens se ressemblent», confirme-t-elle.

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Dans la vie de tous les jours, synchroniser notre rythme personnel avec celui des autres nous rendrait même plus heureux. La pratique d’un sport, et le plaisir qui en découle, augmenterait lorsque le partenaire emboîte notre petite foulée ou nous renvoie les balles de tennis à la même cadence.

En phase ou pas

La coordination entre deux personnes dépendra donc de la vitesse de mouvements propre à chacune et de sa capacité à ajuster son rythme à celui d’autrui. Une capacité que l’on acquiert dès l’enfance.

«La majorité des bébés réagissent aux chansons en tentant de bouger au même rythme, des études le montrent. Et mettez deux personnes dans des chaises berçantes, elles vont synchroniser leurs mouvements», ajoute la chercheuse.

De petites jambes, de petites mains, un cerveau en développement ou le vieillissement viendront toutefois modifier notre performance et notre capacité à suivre un rythme trop rapide. Et le contexte de nos interactions — maladie, dépression, etc. — pourrait influencer également notre volonté à résonner en phase avec le monde.

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