Dans le «Globe and Mail» du 5 août, Andrew Stark recommande de modifier la Loi sur le financement des partis politiques afin que l’allocation versée par Ottawa ne le soit plus qu’aux seuls partis récoltant des votes dans plus d’une province.
Par cette loi de 2004, les partis reçoivent trimestriellement 44 ¢ par vote obtenu lors du plus récent scrutin, à savoir 1,76 $ par année, ce qui a permis au Bloc québécois de récolter quelque 5 millions $ en 2008[2]. L’objectif de Stark consiste à le réduire au silence en tarissant sa principale source de financement, sachant qu’il ne présente des candidats que dans le seul Québec, où il se confine volontairement.
Les libéraux et les conservateurs pourraient être tentés par ce subterfuge, eux qui voient dans le Bloc l’obstacle majeur à la constitution d’un gouvernement majoritaire. S’ils vont de l’avant, le Bloc n’aura d’autre choix que de sortir des frontières du Québec et de présenter des candidats dans le ROC.
Cela reviendrait à présenter des candidats dans les châteaux forts libéraux du Québec : il n’y a aucune chance d’élection, mais les pro-Bloc peuvent néanmoins s’exprimer et contribuer au financement du parti.
J’en suis convaincu, des célébrités d’ici se feraient un plaisir de venir à la rescousse du Bloc en présentant leur candidature à distance, de «Queen Charlotte Island» à «Prince Edward Island». Les médias «rocistes» se chargeraient de faire des tonnes de publicités gratuites.