Le Bloc dans le ROC

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Publié 11/08/2009 par Sylvio Le Blanc

Dans le «Globe and Mail» du 5 août, Andrew Stark recommande de modifier la Loi sur le financement des partis politiques afin que l’allocation versée par Ottawa ne le soit plus qu’aux seuls partis récoltant des votes dans plus d’une province.

Par cette loi de 2004, les partis reçoivent trimestriellement 44 ¢ par vote obtenu lors du plus récent scrutin, à savoir 1,76 $ par année, ce qui a permis au Bloc québécois de récolter quelque 5 millions $ en 2008[2]. L’objectif de Stark consiste à le réduire au silence en tarissant sa principale source de financement, sachant qu’il ne présente des candidats que dans le seul Québec, où il se confine volontairement.

Les libéraux et les conservateurs pourraient être tentés par ce subterfuge, eux qui voient dans le Bloc l’obstacle majeur à la constitution d’un gouvernement majoritaire. S’ils vont de l’avant, le Bloc n’aura d’autre choix que de sortir des frontières du Québec et de présenter des candidats dans le ROC.

Cela reviendrait à présenter des candidats dans les châteaux forts libéraux du Québec : il n’y a aucune chance d’élection, mais les pro-Bloc peuvent néanmoins s’exprimer et contribuer au financement du parti.

J’en suis convaincu, des célébrités d’ici se feraient un plaisir de venir à la rescousse du Bloc en présentant leur candidature à distance, de «Queen Charlotte Island» à «Prince Edward Island». Les médias «rocistes» se chargeraient de faire des tonnes de publicités gratuites.

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Internet aidant, le Bloc porterait ainsi son discours a mari usque ad mare.

Voilà qui pourrait être utile au lendemain d’un référendum victorieux. René Lévesque n’est-il pas allé lui-même dans l’Ouest promouvoir d’idée d’un Québec souverain?

Pour revenir à Stark, il semble oublier que le Bloc a des appuis dans le ROC, où bon nombre de Québécois vivent.

Il devrait se souvenir aussi que 3 % des Colombo-Britanniques se montraient disposés à voter pour le parti souverainiste aux élections de 2004, du fait de son programme social-démocrate. Au bout du compte, l’opération Bloc–ROC pourrait s’avérer non seulement profitable financièrement, mais aussi politiquement. La «coalition» conservatrice-libérale se retrouverait dans la situation de l’arroseur arrosé.

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