Très prochainement, le premier ministre du Canada fera une nomination au plus haut tribunal du pays pour y remplacer le juge Marshall Rothstein qui prend sa retraite le 31 août prochain.
L’article 5 de la Loi sur la Cour suprême, L.R.C. (1985), ch. S-26, prévoit que les juges sont choisis parmi les juges, actuels ou anciens, d’une cour supérieure provinciale et parmi les avocats inscrits pendant au moins dix ans au barreau d’une province. Cette disposition législative indique aussi que les juges peuvent être choisis parmi les personnes qui ont autrefois été inscrites comme avocat pendant au moins dix ans au barreau d’une province.
La tradition veut qu’à l’extérieur du Québec, la représentation régionale à la Cour suprême soit formée de trois juges de l’Ontario, un juge des provinces de l’Atlantique, un juge de Colombie-Britannique et un juge des Prairies. C’est ce dernier siège qui est présentement occupé par le juge Rothstein.
Le choix du premier ministre doit donc se faire parmi les membres des tribunaux supérieurs et des barreaux du Manitoba, de l’Alberta et de la Saskatchewan. Parmi ces membres, il existe d’excellents juristes qui maîtrisent les deux langues du droit et de la justice au Canada. La personne qui sera nommée sera-t-elle bilingue?
Dernièrement, les organismes qui, à l’instar de l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario, se préoccupent de l’accès à la justice en français, ont réitéré leur position quant à l’importance du droit d’être compris dans la langue officielle de son choix à la Cour suprême du Canada, et ce, sans l’aide de l’interprétation: le bilinguisme doit être une condition préalable pour tout candidat et toute candidate qui souhaite être nommé(e) juge à la Cour suprême du Canada.