Le beau-frère de Ben Ali demande l’asile au Canada

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Publié 09/05/2012 par Sidhartha Banerjee (La Presse Canadienne)

à 20h08 HAE, le 8 mai 2012.

MONTRÉAL – Le beau-frère de l’ex-président de la Tunisie Zine El Abidine Ben Ali a décidé de présenter une demande d’asile au Canada après avoir perdu son statut de résident permanent canadien.

La section des appels de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) a annoncé dans un jugement rendu public mardi que Belhassen Trabelsi et sa famille n’avaient pas réussi à convaincre l’organisme fédéral que leur statut de résidents devait être renouvelé.

Un ordre d’interdiction de séjour a été émis contre les Trabelsi, mais ils resteront au pays le temps que leur demande d’asile soit évaluée.

M. Trabelsi est arrivé à Montréal en janvier 2011 après avoir fui la Tunisie alors que le régime de son beau-frère s’écroulait. Il est notamment accusé d’avoir pillé le trésor public tunisien.

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Lors de l’audience, l’homme d’affaires avait soutenu par le biais de ses avocats qu’il devait demeurer en sol canadien pour des motifs humanitaires et que sa vie serait en danger s’il retournait dans son pays natal.

Mais la commissaire Marie-Claude Paquette a estimé que Belhassen Trabelsi n’avait pas prouvé ce qu’il avançait. Selon elle, il est clair que les membres de la famille, qui ont obtenu leur résidence permanente au Canada en 1999, avaient davantage de liens avec la Tunisie, où ils ont vécu toute leur vie.

Mme Paquette a également souligné que les rapports sur les récents procès intentés contre des membres du clan Ben Ali n’avaient montré aucun signe de mauvais traitements à l’égard des accusés.

«Le tribunal considère que la preuve documentaire déposée est insuffisante pour démontrer que le système judiciaire en Tunisie est toujours corrompu et que M. Trabelsi ne pourrait pas y avoir un procès équitable», peut-on lire dans le jugement.

Le statut de résident permanent de Belhassen Trabelsi a été révoqué parce que celui-ci n’est pas resté au Canada pendant au moins 750 jours durant la période de cinq ans ayant précédé son retour, une allégation qu’il n’a pas démentie.

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M. Trabelsi, sa femme, leurs deux filles et leur gouvernante sont arrivés l’année dernière à bord d’un jet privé. Ils mènent depuis une vie tranquille à l’écart des projecteurs et ont même embauché du personnel de sécurité.

Mais la CISR a noté qu’ils n’avaient pas fait beaucoup d’efforts pour s’établir au Canada depuis leur retour en 2011.

Belhassen Trabelsi ne s’est pas présenté à son audience, qui a eu lieu en avril, après s’être vu refuser un huis clos.

Ses avocats ont dit à la commissaire Marie-Claude Paquette que leur client craignait pour sa sécurité en raison de l’importante couverture médiatique et de la présence de protestataires tunisiens à l’audience.

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