Le 3-roues écologique

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Publié 16/10/2007 par Isabelle Burgun (Agence Science-Presse)

Un drôle d’engin a volé la vedette aux cyclistes lors de la 4e randonnée à vélo Rimouski-Lévis qui se déroulait il y a quelques semaines. Ce Cab-Bike, piloté par Jacques Daignault, n’est pas un vélo ni une auto. «C’est un tricycle d’adulte. Une sorte de vélo quatre saisons, protégé contre le froid par un habitacle», explique le professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Rimouski.

Moins large qu’une remorque – 75 cm de largeur par 2,4 m de long et 1,2 m de hauteur – ce véhicule écologique de conception allemande est propulsé par deux roues avant et une roue arrière, reliées à un pédalier. Sous la carrosserie monocoque en matière plastique, équipée de phares et d’essuie-glace, se trouve un siège anatomique et réglable en résine synthétique et fibres de verre.

Car le Cab-Bike se pilote assis, à la force des mollets. L’enseignant du campus de Lévis a ajouté une assistance électrique au modèle de base. Le moteur-roue électrique – invention québécoise et produite par Bionex – ajoute de la puissance au pédalage. «Cela annule le poids du véhicule et me permet de monter les pentes de Québec avec un effort raisonnable», soutient le cycliste aguerri, qui avale entre 5 000 et 8 000 kilomètres par année.

Rouler toute l’année

Des sinus gelés et une paralysie faciale temporaire ont poussé l’enseignant à chercher une solution pour continuer à rouler 12 mois par année. Surtout qu’avec le déménagement du campus sur la Rive-Sud de Québec, il devra bientôt affronter 4 kilomètres d’hiver de plus.

Quelques mésaventures avec les autorités policières de Québec n’ont pas découragé l’enseignant, ni le prix (près de 10 000 $). Ce véhicule offre, paraît-il, beaucoup de confort et de stabilité, en plus d’être propre.

Une seule chose l’a surpris: le bruit. «C’est une cage de résonance pour les obstacles de la chaussée», explique le professeur Daignault. Et avec trois roues, c’est difficile de tous les éviter.

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Au Québec, son engin écolo a peu de concurrence et peu de vélomobiles roulent au Canada. Un modèle canadien, nommé l’Aurora, créé par le concepteur de kayaks de Colombie-Britannique Nimbus (www.nimbuskayaks.com/velomobile.htm), serait actuellement en développement.

Vieille idée, applications contemporaines

L’idée du vélomobile remonterait aux années 30. Ces drôles d’engins, à cheval entre le vélo et la voiture, ont connu beaucoup de succès après la Seconde Guerre mondiale. L’un des premiers modèles de tricycle pour adultes, nommé Fantom, originaire de Suède, était alors vendu en pièces détachées.

Plus de 100 000 vélomobiles à monter seront vendus ainsi. Redécouvert par l’ingénieur danois Carl-Georges Rasmussen, il sera remis sur roues dans les années 80 sous le nom de Leitra. Depuis une vingtaine d’années, une production artisanale propose quelques modèles, dont le Cab-Bike.

Certaines villes ont déjà adopté cette vieille idée remise au goût écologique du jour, comme la française Lyon qui possède 12 taxis-tricycles destinés à faire découvrir la ville aux touristes. L’équipe de création du Cyclopolitain, vient même de lancer récemment le «Cyclotruck», un tricycle versé dans la collecte des ordures urbaines.

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