Le 10e Toronto Summer Music Festival à la rencontre des Amériques

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Publié 13/07/2015 par Janine Messadié

Lorsque la ville de Toronto apprenait en 2009 qu’on lui accordait les Jeux panaméricains, permettant ainsi à la province d’organiser le premier événement sportif d’envergure internationale depuis les Jeux de l’Empire britannique en 1930 (aujourd’hui appelés Jeux du Commonwealth), plusieurs organismes culturels se sont mis au diapason de cet évènement d’envergure, qui réunit près de 7000 athlètes de l’Amérique latine, de l’Amérique du Sud, des Caraïbes et de l’Amérique du Nord.

Plus encore, Panamania, le festival des arts et de la culture des Jeux, a sollicité l’appui de plusieurs institutions ontariennes pour offrir des évènements, des concerts et des spectacles à saveur latine avec de grands artistes d’ici et d’ailleurs.

C’est le cas entre autres du Toronto Summer Music Festival, qui fêtera ses dix ans avec panache, en mariant sa programmation traditionnellement classique, à celle de la musique des Amériques, nous faisant découvrir la richesse, la couleur et la diversité de ses genres musicaux.

Recherches

Le directeur artistique du festival, Douglas McNabney, a d’ailleurs entamé durant deux ans, une longue recherche historique et musicale sur les Amériques, afin de mieux orienter la programmation de cette édition anniversaire.

«J’ai découvert les nombreuses traditions musicales apportées par des vagues successives d’Européens et d’Africains de l’Ouest, entre les 15e et 19e siècles… ce fut la grande période de l’esclavage qui marqua l’histoire de l’humanité», raconte-t-il avec passion en entrevue à L’Express.

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«À cette époque, les Européens amenèrent entre 10 et 12 millions d’esclaves africains dans les Amériques. Les esclaves noirs arrivaient avec leur bagage culturel africain, leurs traditions, leurs croyances religieuses, leurs langues, leurs rythmes, leurs danses… malgré les interdictions, les esclaves ont réussi, de différentes façons, à sauvegarder leur culture.»

«Certains exemples de métissages culturels, autant avec les traditions autochtones qu’avec les traditions des colons, sont éloquents et encore présents aujourd’hui dans les Amériques, en particulier au niveau des arts.»

«Prenons le blues», ajoute-t-il, «il est né aux États-Unis, de la rencontre culturelle entre les esclaves et les colons. Lorsque les esclaves noirs travaillaient aux champs de coton, ils avaient l’habitude de chanter en travaillant, cette pratique augmentait leur productivité, alors les colons les laissaient faire… un travailleur lançait une phrase musicale et les autres répondaient en chœur.»

«Cette rencontre culturelle s’est ensuite transportée jusqu’à l’église où les esclaves ont introduit des rythmes africains. Le blues serait à l’origine de la plupart des musiques du XXe siècle comme le rhythm & blues, le soul, le country, le folk, le rock and roll et même le jazz.»

Ainsi, sous le thème The New World, le Toronto Summer Music Festival propose de devenir – du 16 juillet au 9 août – une fenêtre ouverte sur les Amériques… un lieu de découvertes, de surprises et d’heureuses rencontres avec le jazz, le tango, les fanfares, le théâtre musical, ainsi que des classes de maîtres et de grands concerts classiques, présentant des œuvres de compositeurs, inspirés par les Amériques.

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Le tout, interprété par plus de 200 artistes canadiens et internationaux, engagés et passionnés par leur art.
Parmi les têtes d’affiche, les pianistes Garrick Ohlsson et Ingrid Fliter, les sopranos Karita Mattila et Measha Brueggergosma, le jazzman Danilo Pérez, le Borromeo String Quartet et le Danish String Quartet.

Théâtre et danse

D’autres faits saillants du festival incluent une comédie musicale de Broadway, une soirée Tango exceptionnelle, mettant en vedette les étoiles du Tango de la célèbre série télévisée So You Think You Can Dance, ainsi que des évènements gratuits: projections de films, conférences, classes de maîtres et répétitions de concerts par les artistes, en préparation à leur performance sur la grande scène.

Le festival rend hommage au navigateur florentin Americo Vespucci et invite le public à découvrir les nouvelles formes d’expression musicales aux influences diverses qui sont nées dans les Amériques: «des œuvres de grande qualité, créées avec une recherche esthétique et un souci d’excellence, par de grands artistes».

Il est vrai que lorsqu’on jette un coup d’œil à la programmation des 10 ans du festival, on a tout à coup envie de participer à cette grande fête musicale, riche en découvertes, et de danser la samba, la salsa ou le tango!

Americans in Paris – Opening Night!
Ce jeudi 16 juillet à 19h30 au Koerner Hall

Américains à Paris met à l’honneur les œuvres de George Gershwin et Aaron Copland, deux des compositeurs les plus vénérés de l’Amérique, et du monde. Ayant tous deux étudié à Paris, le foyer principal de l’innovation artistique durant les années de l’entre-deux-guerres, ce concert aux saveurs de jazz et de folk nous démontrera l’esprit novateur et audacieux de Gershwin et Copland.

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La soprano Measha Brueggergosman, le pianiste John Novacek, et le clarinettiste Yao Guang Zhai se joignent au TSM Festival Ensemble pour nous offrir des extraits de Porgy and Bess, Rhapsody in Blue de Gershwin, l’Appalachian Spring de Copland, ainsi que son Concerto pour clarinette.

YOA Orchestre des Amériques
Mardi 21 juillet à 19h30 à la Salle Koerner

Le chef d’orchestre américain d’origine mexicaine Carlos Miguel Prieto dirigera le YOA Orchestre des Amériques (en association avec l’Orchestre de la Francophonie), un ensemble réunissant 100 musiciens de niveau professionnel, représentant 25 pays de l’hémisphère occidental.

Le programme comporte la glorieuse Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak; Sinfonia India du maître mexicain Carlos Chávez qui fera équipe avec la pianiste argentine Ingrid Fliter nous conviant à une randonnée lyrique lors du Concerto pour piano en sol majeur de Ravel.

The Last Five Years
29 et 30 juillet 19h30 au Théâtre Isabel Bader

Gagnant du Drama Desk Award en 2002, le drame musical The Last Five Years écrit et composé par l’américain Jason Robert Brown (Tony Award 2014 pour The Bridges of Madison County), raconte de manière tout à fait originale, les cinq années de relations entre Jamie Wellerstein, romancier prometteur, interprété par le ténor Aaron Sheppard (de l’Ensemble Studio du COC) et Cathy Hiatt, une actrice qui essaie de percer à New-York, jouée par Vanessa Oude-Reimerink.

Le scénario utilise une façon originale de raconter cet amour, Cathy révèle l’histoire en commençant par la fin, tandis que Jamie la parcourt chronologiquement, du début à la fin. Pendant la pièce, les deux acteurs ne sont sur scène qu’une seule fois ensemble, et ce durant les noces. Sublime, selon Douglas McNabney!

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Te Amo Argentine
5 août à 19h30 au Koerner Hall

Je t’aime Argentine est un voyage exotique au cœur de l’Argentine et de sa culture.

Tout à la fois diversifiée et fascinante. Entre danse et musique… des rythmes amérindiens de la Cordillère des Andes, aux petits cafés de Buenos Aires, cette soirée combine les talents de violoncelliste Antonio Lysy (Latin Grammy Award), le célèbre quartet américain Borromeo String Quartet, ainsi que les danseurs de tango Miriam Larici et Leonardo Barrioneuvo qui séduit les fidèles de l’émission So You Think You Can Dance.

Parmi les concerts gratuits

Les Shuffle Concerts sont des spectacles éclectiques informels, en présence d’invités spéciaux et d’artistes émergents. Cette année, les Shuffle Concerts rendront hommage au jazzman canadien Oscar Peterson stars, Moe Koffman et Kenny Wheeler ainsi qu’aux musiques traditionnelles de l’Amérique du Sud (Cuba et Trinidad). Du 21 juillet au 6 août – mardi au jeudi à 17 heures au Heliconian Hall (35, avenue Hazelton). Vous payez ce que vous pouvez.

Les TSM Academy Concerts mettent à l’honneur les talents de jeunes musiciens du Toronto Summer Music Academy Fellows, en présence d’artistes invités. Le premier concert est présenté le 17 Juillet à 14 heures à l’AGO, suivi par les performances Heliconian Hall (35, avenue Hazelton) à partir de midi les 22, 23, 30, 31 juillet, ainsi que les 6 et 7 août.

Auteur

  • Janine Messadié

    Communicatrice d'une grande polyvalence. 30 ans de journalisme et de présence sur les ondes de Radio-Canada et diverses stations privées de radio et de télévision du Québec et de l’Ontario français. Écrit depuis toujours...

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