L’avion serait-il plus vert que le train?

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Publié 14/07/2009 par Paul-André Gilbert (Agence Science-Presse)

Les moyens de transport les plus énergivores ne sont pas nécessairement ceux qu’on croit. Par exemple, voyager en avion peut consommer moins d’énergie que le train! Ce constat surprenant provient de deux chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley qui ont développé une méthode pour calculer l’impact environnemental réel de quatre moyens de transport courants, le train, l’avion, l’autobus et l’automobile.

Mikhail Chester et Arpad Horvath expliquent qu’il faut regarder plus loin que le tuyau d’échappement. Outre l’énergie consommée par l’entretien, l’extraction de matières premières, la construction et le carburant, ils ont calculé combien de passagers chaque automobile, avion, autobus ou train aura à transporter au cours de sa vie.

Ils ont également pris en considération combien les infrastructures qui leur sont associées, c’est-à-dire les rails pour les trains, les routes pour les automobiles et les autobus et les aéroports pour les avions, seront utilisés pendant leur vie utile.

C’est ainsi que lorsqu’ils additionnent ces nouvelles sources de pollution, ils en arrivent à la conclusion qu’il faut doubler les émissions de gaz à effet de serre d’un voyage en train et augmenter d’un tiers celles associées à l’automobile.

L’avion est le mode de transport qui s’en sort le mieux avec entre 10 et 20% d’augmentation, parce que voyager en avion nécessite beaucoup moins d’infrastructures.

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La palme du plus polluant revient à l’automobile. Seul l’autobus en dehors des heures de pointe, un moment où il y a peu de passagers, est considéré plus nocif. L’émission de gaz à effet de serre par passager est huit fois plus élevée que lorsqu’il est rempli à pleine capacité.

À la lumière de leurs résultats, les deux chercheurs proposent aux gouvernements désireux de réduire les gaz à effets de serre d’y penser à deux fois avant d’investir dans de nouvelles infrastructures de transport. Le train par exemple ne serait pas la panacée que croient les environnementalistes.

Certes, les émissions par passager d’un train sont moindres qu’avec l’automobile ou l’avion, par contre plus de la moitié des émissions reliées à son cycle de vie proviennent du développement et de l’entretien des infrastructures qui lui sont indispensables.

Il faut aussi tenir compte de la façon dont on produit l’électricité. Dans un État comme le Massachusetts qui tire 82% de son électricité des combustibles fossiles, il deviendrait plus avantageux de faire le trajet entre la banlieue et le centre-ville dans un Boeing 747 plutôt qu’en train!

Bref, pour mettre en place des moyens de transport qui seront véritablement verts et efficaces, il faudra utiliser des stratégies qui prendront en considération toutes ses composantes. Du début de sa vie jusqu’à sa fin.

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www.sciencepresse.qc.ca

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