Nombreux sont les Canadiens-Français, durant la Grande Dépression, qui ont traversé le pays à bord d’un train. À la recherche d’un emploi, nos pères, grands-pères, oncles et frères ont sauté à bord des trains d’un bout du Canada à l’autre. Le vagabondage par train était un phénomène bien répandu dans les années 1930, mais ne pensez pas que ça n’existe plus.
Emerald Ross, de Gravelbourg (Saskatchewan), compte parmi ces «vagabonds», et l’expérience a changé la trajectoire de sa vie. Décédé en 2012 à l’âge de 95 ans, son neveu René Ross a partagé l’histoire de son oncle.
Pilote de guerre
Emerald sautait à bord des trains à cause de la sécheresse et de la faillite des récoltes. Il a traversé le Canada pour trouver du travail. Sans argent pour s’acheter un billet, il faisait comme bien d’autres hommes — il grimpait sur des trains en mouvement.
Conscient du danger de tomber et soucieux des policiers qui attendaient les vagabonds de ville en ville, Emerald Ross a connu des difficultés, mais grâce à ses voyages en train il a pris connaissance de son pays.
Marqué par sa découverte du Canada, il a décidé que c’était un pays pour lequel il voulait se battre: il s’est joint à l’armée de l’air et est devenu pilote de Lancaster pendant la Deuxième Guerre mondiale.