Dimanche, le Liban a été de nouveau secoué par une manifestation gigantesque. À l’initiative de l’opposition au gouvernement Siniora, des centaines de milliers de manifestants se sont réunis dans le centre de Beyrouth pour réclamer des changements à la tête du pays.
Une manne électorale pour le Hezbollah, principal adversaire pro-syrien du gouvernement en place, qui faisait état dimanche du plus grand rassemblement populaire du pays. Mais pour les Libanais expatriés au Canada, l’heure n’est évidemment pas à la joie ni au soulagement.
En réalité, depuis les années 1970, le Liban, petite enclave méditerranéenne entourée par les eaux, mais aussi par Israël et la Syrie, est au cœur d’un conflit géostratégique majeur. Sans pour autant y jouer un rôle direct, le Liban est un acteur majeur de l’instabilité au Proche-Orient, de par la position géographique qu’il occupe.
Le Liban a toujours un peu été considéré comme la Suisse du monde arabo-musulman. Un OVNI politique à l’influence mesurée et à la tendance autarcique marquée. Une nation prospère, prolifique, à l’exception culturelle unanimement reconnue, mais qui s’est rarement distinguée par son leadership dès lors que la situation mettait en jeu différents acteurs internationaux.
Sauf que le Proche-Orient n’est pas l’Europe, et les querelles de voisinages ont fait que le Liban, successivement occupé par Israël et la Syrie, n’a jamais pu s’épanouir et dévoiler son véritable potentiel. Pire, les derniers événements ont carrément fait reculer drastiquement le pays du cèdre.