Vous êtes nombreux à savoir que j’affectionne les romans historiques, que j’ai adoré Défenses légitimes, de Doric Germain, Lady Cartier, de Micheline Lachance, et Les demoiselles aux allumettes, de Marie-Paule Villeneuve.
J’ai été fort bien servi, il y a quelques semaines, par Rendez-vous à l’Étoile, de Richard Hétu. C’est tout le Québec de l’après-guerre qui y est dépeint avec éclat, c’est le fameux mythe de «la Grande Noirceur» qui vole en éclat.
Correspondant de La Presse à New York depuis 1994, Richard Hétu aime revisiter la petite et la grande histoire, surtout celle qui mérite d’être nuancée. En 2002, il publiait La Route de l’Ouest, un roman qui a ni plus ni moins dépoussiéré le rôle méconnu des Canadiens français dans la découverte de l’Ouest américain.
Avec Rendez-vous à l’Étoile, il nous plonge dans le Québec de Maurice Duplessis. C’est de toute évidence une province où les évêques mangent dans la main du «cheuf» et où le premier ministre fait voter une loi interdisant les permis d’alcool aux Noirs, aux Chinois et aux Juifs. C’est une époque où des jeunes hommes s’enrôlent dans l’armée juste pour «sacrer leur camp du Québec (car) on étouffe dans cette maudite province d’attardés».
Le Québec que décrit Richard Hétu demeure surtout celui d’une société somme toute minoritaire qui croit fermement que «l’avenir de l’humanité passe par le métissage!» L’auteur a eu l’idée d’écrire cette page d’histoire après avoir découvert le roman Les Canadiens errants, de Jean Vaillancourt, publié en 1954.