L’art suprême à ciel ouvert près de New-York

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 20/10/2009 par Benoit Legault

Alors que le froid commence à refermer le couvert sur les plaisirs de marcher à manteau ouvert, la saison automnale est en retard de quelques semaines dans la vallée du fleuve Hudson par rapport à Toronto. Et ça tombe bien car cette vallée luxuriante, juste au nord de New York, est le site de parcs de sculptures exceptionnels.

Storm King Art Center

Il y a d’abord le Storm King Art Center. C’est le parc de sculptures le plus prestigieux des USA, et peut-être du monde. Le parc est si grand (250 hectares), et ses œuvres sont si gigantesques, que le terme parc de sculptures ne s’applique pas tout à fait, car il est dépassé à la fois en termes de taille, d’espace et de concept.

On y a donc inventé le terme «sculpture landscape» (paysages de sculptures, où serait-ce plutôt sculptures de paysages?) pour désigner le Storm King Art Center. Ici, dans cette salle de montre extérieure, le ciel est le plafond, le gazon est le plancher et les murs sont formés des arbres et des lignes d’horizon…

D’ailleurs, il est interdit de toucher aux œuvres du Storm King Art Center. Sa «salle» de 250 hectares permet d’exposer des œuvres immenses, impensables ailleurs, même dans les parcs de sculptures habituels. Le centre aura 50 ans l’an prochain, et ses plus grandes sculptures sont parmi les plus récentes.

Publicité

Champ de vagues

La nouvelle vedette du Storm King Art Center est le Wavefield (2008) de Maya Lin, l’Américaine d’origine chinoise qui s’est illustrée en gagnant le concours du design du mémorial dédié à la Guerre du Vietnam à Washington; elle était alors âgée d’une vingtaine d’années.

Amorçant aujourd’hui la cinquantaine, Maya Lin demeure au plus fort des tendances de son époque.

Le Wavefield est un grand champ de «vagues» de près de cinq mètres de haut et longues d’une centaine de mètres; une forme de houle océanique transposée dans un champ d’un vert magnifique au bord d’une forêt idyllique.

C’est une œuvre riche en références géographiques, artistiques, historiques, scientifiques et même autobiographiques, mais cette œuvre est néanmoins tout à fait sensuelle et ne nécessite pas d’explications pour être appréciée.

Le Wall (1998), de l’Anglais Andy Goldsworthy, est l’autre œuvre récente qui redéfinit le Storm King Art Center par sa taille (quelque 300 mètres de long) et le fait qu’elle soit «site specific»; en effet, le Wall se sert carrément de son environnement pour créer sa magie.

Publicité

Ce mur de roches, très semblable aux nombreux murs de roches qui séparent les champs privés dans le nord de l’Angleterre, s’enroule autour des arbres d’une forêt, avant de plonger dans l’eau d’un étang et d’en ressortir de l’autre côté du plan d’eau.

Le reste de la centaine d’œuvres du centre est composé de sculptures monumentales des grands maîtres mondiaux du genre depuis les années 1960 (Alexander Calder, Henry Moore, Isamu Noguchi, etc.).

Le Storm King Art Centre est situé à Mountainville, à 80 km au nord de Manhattan (une heure de route).

Siège mondial de PepsiCo

Les sièges sociaux mondiaux de nombreuses compagnies sont, ça va de soi, situés dans la région de New York. Nombre d’entre-elles ont choisi la lointaine banlieue et ses grands espaces. C’est le cas de PepsiCo, le conglomérat dont les produits vedettes sont Pepsi et Frito-Lay (le monarque mondial de la croustille, ce qui n’est pas rien).

Comme c’est souvent le cas aux USA, les profits colossaux tirés de la vente mondiale de produits industriels dénaturés sert à produire un environnement d’un goût exquis. En effet, le siège mondial de PepsiCo ressemble à une retraite fermée de l’art et du design dans des jardins superbes.

Publicité

Feu Donald M. Kendall aurait un point vue différent. C’est qu’il était PDG de PepsiCo en 1965 quand les jardins qui portent son nom ont été créés pour établir «une atmosphère de stabilité, de créativité et d’expérimentation qui reflète la vision de la compagnie», disait-il.

Aujourd’hui, les Donald M. Kendall Sculpture Gardens présentent 45 œuvres réparties sur quelques 45 hectares autour des magnifiques bâtiments administratifs de PepsiCo, des édifices carrés constitués de ziggourats inversés. Les jardins comme tels, ont été conçus par François Goffinet, une des maîtres mondiaux de l’architecture de jardin.

Le site PepsiCo est d’ailleurs considéré comme un de ses chefs d’oeuvre. Les sculpteurs représentés sur le site sont aussi célèbres que Calder, Rodin, Moore et Noguchi. Tout le 20e siècle y est évoqué.

Purchase College

Juste en face de PepsiCo, le Collège de Purchase présente fièrement un immense bronze d’Henry Moore (Two Large Forms). Le campus de ce petit (4000 étudiants) chaînon culturel du réseau de l’Université de l’État de New York est enjolivé de plusieurs sculptures extérieures.

Le Purchase College recèle le Neuberger Museum of Art, un des meilleurs musées d’art universitaires aux États-Unis.

Publicité

PepsiCo et le Collège de Purchase sont situés à quelques kilomètres de la ville de White Plains (et de son importante gare d’autocars), à 30 minutes de train de banlieue au nord de Manhattan.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur