L’argent pousse dans les arbres

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Publié 22/05/2007 par Gérald Fillion

Le capitalisme que Marx croyait voir disparaître un jour n’a jamais été aussi vigoureux, dynamique, spectaculaire. Selon les calculs de la banque CIBC, la valeur des fusions et acquisitions au Canada a presque doublé depuis le début de l’année par rapport à la même période, l’année dernière.

La valeur des fusions et acquisitions a atteint 175 milliards de dollars jusqu’à maintenant. En 2006, la valeur de ces transactions avait déjà connu une croissance importante de 80%. «Les investisseurs assistent à la plus grande vague de fusions de l’histoire», selon Jeff Rubin, économiste en chef de la CIBC.

L’argent coule à flots, les primes sur la valeur des entreprises acquises sont monstrueuses, les marchés boursiers en profitent allègrement. Jamais les investisseurs n’ont fait autant d’argent.

L’indice principal de la bourse de Toronto a gagné 44% depuis 12 mois et ce n’est pas fini: la CIBC est d’avis que le TSX, actuellement à 14 000 points, sera à 15 000 points d’ici la fin de l’année. Bref, on s’en met plein les poches. Quoi dire de plus…

Investissement à St. Catharines?

Malgré les difficultés rencontrées par GM, l’entreprise américaine pourrait investir entre 335 et 445 millions de dollars canadiens dans la construction d’une nouvelle chaîne de production de boîtes de vitesse à son usine de St. Catharines dans le sud de la province.

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Ces boîtes de vitesse seraient fabriquées pour l’usine d’Oshawa, où l’on développe de nouveaux véhicules à propulsion. Avant de lancer un tel investissement, GM souhaite une nouvelle entente avec les Travailleurs canadiens de l’automobile afin de réduire les coûts d’exploitation.

GM attend également une aide financière des gouvernements du Canada et de l’Ontario.

Magna rate sa chance

Le fabricant de pièces d’autos Magna International n’achètera pas Chrysler, à moins que la société de Frank Stronach décide de surenchérir à une offre déposée par Cerberus la semaine dernière. L’offre du fonds d’investissement américain avoisine 7,5 milliards de dollars américains.

Les TCA ont fait savoir qu’ils allaient appuyer l’offre de Cerberus puisque le président Buzz Hargrove dit avoir obtenu l’assurance qu’aucun emploi ne sera supprimé d’ici la prochaine négociation prévue pour septembre 2008.

Mais, chez Magna, il ne serait pas impossible que des compressions soient annoncées alors que l’entreprise a affirmé avoir perdu un contrat majeur du constructeur allemand BMW.

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Cerberus s’intéresse à BCE

Chrysler, ce n’est pas assez! Cerberus songerait à déposer une offre pour acheter le géant des télécommunications BCE. Selon le Globe and Mail, la firme serait prête à investir 32 milliards de dollars pour avaler BCE. Cerberus aurait signé une entente de confidentialité pour consulter les états financiers et contrats confidentiels de BCE.

Cerberus devra toutefois s’associer à une société canadienne pour déposer une offre, en respect des lois canadiennes. Pour l’instant, un groupe formé par plusieurs fonds de retraite, ont engagé des négociations avec BCE.

Un pas de recul

Fortement critiqué par les milieux d’affaires, le ministre fédéral des Finances Jim Flaherty a décidé de retirer une mesure fiscale controversée annoncée dans son dernier budget. Les entreprises canadiennes pourront finalement continuer à déduire les intérêts des sommes qu’elles empruntent pour investir à l’étranger.

Les sociétés affirmaient que cette mesure faisait perdre 1 milliard de dollars aux industries. Le gouvernement continuera cependant d’interdire le cumul de déductions d’impôt, notamment aux entreprises qui profitent des paradis fiscaux.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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