«En France, quand un enfant est bilingue avec des langues européennes, il est considéré comme bilingue… mais pas quand il parle une langue de la migration, comme l’arabe.»
C’est ce que soutient la sociolinguiste Christine Hélot, qui était de passage la semaine dernière au Centre de recherche en éducation franco-ontarienne (CREFO) de l’Université de Toronto.
Française d’origine, Christine Hélot a vécu quinze ans en Irlande, où elle a fait une thèse sur le bilinguisme en famille. Actuellement, elle est professeure à l’Université de Strasbourg en formation des futurs enseignants, en particulier de la maternelle et du primaire.
Rappelant ne pas être spécialiste de l’arabe, elle travaille dans un laboratoire sur les politiques linguistiques. Mais ses travaux l’ont amené à s’intéresser à «l’islamophobie croissante en France».
Sur 64 millions d’habitants en France, 10% sont des immigrants récents, dont une grande majorité de musulmans du Maghreb, ce qui fait de l’arabe la langue la plus parlée en France après le français.