L’Alberta emprunte massivement pour maintenir ses dépenses

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Publié 08/03/2013 par Dean Bennett (La Presse Canadienne)

à 21h19 HNE, le 7 mars 2013.

EDMONTON – Sous pression en raison d’une diminution des revenus pétroliers et de la croissance de sa population, le gouvernement de l’Alberta a présenté, jeudi, un budget qui maintient son niveau de dépenses, mais qui ouvre également la porte à des emprunts de plusieurs milliards de dollars pour construire des routes, des hôpitaux et des écoles.

Aucune hausse ni nouvelle mesure fiscale n’a été annoncée, mais le gouvernement inscrit un montant de 6,3 milliards $ à l’encre rouge, soit un déficit de 2 milliards $ et le reste en emprunts pour des infrastructures.

Lors de la présentation de son budget, le ministre des Finances Doug Horner a reconnu que «les temps étaient durs», mais qu’il fallait être en mesure d’offrir des services adéquats à la population en forte croissance.

«L’Alberta aura une population de cinq millions d’habitants d’ici 17 ans. Où enverrons-nous leurs enfants? À quels hôpitaux pourront-ils se rendre? Comment pourrons-nous leur assurer un emploi s’il n’y pas les routes nécessaires? Nous devons avoir les moyens de construire notre avenir, et c’est ce que ce budget fera», a lancé le ministre Horner.

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Bien que le gouvernement n’augmente pas ses dépenses au total, il devra faire appel à un fonds spécial pour éponger le manque à gagner de son budget de 38,6 milliards $.

«C’est un jour sombre pour l’histoire de l’Alberta», a déclaré de son côté la chef de l’opposition et leader du parti Wildrose, Danielle Smith.

«La première ministre replonge la province dans le rouge. Et c’est une dette considérable. Il nous a fallu une génération pour rembourser la dette précédente, qui était de 23 milliards $. Il faudra une génération pour payer la dette du gouvernement Redford», s’est-elle désolée.

Le ministre Horner a réitéré que la baisse des revenus pétroliers était au coeur des difficultés financières de la province. Ce recul des prix au baril a privé l’Alberta de 6 milliards que l’Alberta espérait mettre dans ses coffres.

«Le gouvernement nous propose un budget réduit pour une province en pleine croissance de population. Cela va entraîner toute une série de problèmes», a quant à lui déploré le chef du Nouveau Parti démocratique, Brian Mason.

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En bout de ligne, toutefois, l’économie albertaine demeure solide et le chômage est faible. La population de 3,7 millions d’habitants grossit de 100 000 citoyens par année.

Le budget promet 15 milliards $ au cours des trois prochaines années pour bâtir 50 nouvelles écoles et en rénover 70 autres. Un montant additionnel de 2,1 milliards $ est prévu pour les hôpitaux, les cliniques de soins familiaux et les centres de soins de longue durée.

Le gouvernement a déjà annoncé l’élimination de 10 pour cent de ses postes en gestion au cours des trois prochaines années. Le ministre Horner a dit ne pas prévoir de compressions supplémentaires, mais ne pas pouvoir non plus écarter ce scénario.

«Ce budget est complètement dépourvu de sens moral. Ce budget aura des conséquences négatives sur la vie des gens», s’est insurgé le leader libéral Raj Sherman.

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