Au printemps dernier, il avait été le grand vainqueur de la 32e cérémonie des Césars – les Oscars du cinéma français. Lady Chatterley, de Pascale Ferrand a pris l’affiche à Toronto le 24 août dernier. Adulé par les critiques à sa sortie, fort de cinq récompenses majeures, le petit dernier de la réalisatrice française présente quelques atouts indéniables, mais sombre malheureusement dans les écueils du genre. «Les sanglots longs des violons de l’automne» s’abattent sur Toronto, et seuls les amateurs de classique sauront vraiment en tirer profit.
Constance, jeune fille de bonne famille, est mariée très jeune à Sir Chatterley, mutilé de guerre et aujourd’hui infirme et impuissant. Enfermé dans un carcan physiquement délimité par le domaine du chateau et moralement par le sens du devoir et les obligations de son mariage, elle ne connaît rien des choses de la vie et s’en satisfait.
Un printemps, alors qu’elle part à la cueillette aux jonquilles en forêt, elle fait la rencontre de Parkin, le garde forestier du domaine. Au fil des jours, des mois, elle découvre en lui le parfum de la liberté, et se détache progressivement de l’étreinte des codes sociaux. Dans les bras de cet «homme du peuple», elle découvre les plaisirs de la nature et ceux, beaucoup plus intrigants, de la chair.
Basé sur le roman Lady Chatterley et l’homme des bois, de D. H. Lawrence, paru à la fin des années 20, le film de Pascale Ferrand est pour le moins original. À l’heure où toutes les productions se penchent sur la complexité des sentiments, Ferrand réussit le prodige de rendre une copie dont la simplicité est déconcertante.
Autour d’un schéma simple – une fille de bonne famille, un homme du monde paysan, et une histoire d’amour – Pascale Ferrand disserte avec dextérité sur l’évolution de la relation du duo et propose une introspection intéressante au coeur des deux personnages.