L’accent sur la jeunesse: «Nourrir l’attrait du français»

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Publié 13/01/2009 par Annick Boulay

«Il s’agit pour vous (les jeunes) de vous épanouir en français, d’être fiers de votre langue pour éventuellement la transmettre à vos enfants et la faire vivre à travers les siècles.» C’est en ces termes que la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, s’est adressée aux invités réunis le 18 décembre dernier à Ottawa dans le cadre du dévoilement de la stratégie L’accent sur la jeunesse du gouvernement libéral de l’Ontario.

Cette annonce est survenue suite aux conclusions apportées par une vaste consultation de l’Office des affaires francophones (OAF) auprès des jeunes francophones de l’Ontario. «Cette étude a été menée afin de mieux comprendre la relation qu’entretiennent les jeunes francophones avec la langue française», explique Charles Jean Sucsan de la direction des communications de l’OAF. «Nous avons à cœur l’épanouissement de la jeunesse et de la langue française chez nos jeunes et nous voulions démontrer notre rôle de chef de file dans ce dossier», ajoute la ministre.

Près de 400 jeunes ont participé à une étude en ligne et 450 autres ont collaboré à quatre forums régionaux organisés par la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) qui se sont déroulés de septembre à décembre 2008 dans quatre villes différentes. «Nous sommes très satisfaits du déroulement des consultations, précise Mme Meilleur. J’ai même eu l’occasion de m’entretenir pendant un avant-midi avec les jeunes lors d’un forum. Ils étaient heureux qu’on les consulte sur ce sujet.»

Les résultats de cette consultation ont mis en lumière plusieurs préoccupations des jeunes francophones face à la langue française dont l’importance de l’espace culturel et médiatique et du système d’éducation ainsi que l’impact de la socialisation. Somme toute, les jeunes voient un fort avantage au bilinguisme notamment parce qu’il donne accès à de meilleures possibilités d’emploi et d’évolution de leur future carrière. «Chez nos jeunes bilingues, c’est le plein-emploi, soutien Mme Meilleur. Les employeurs recherchent des jeunes instruits qui sont bilingues.»

La stratégie L’accent sur la jeunesse vise donc le déploiement de partenariats pour favoriser l’utilisation du français des jeunes francophones sur les plans de la culture, du travail et de la socialisation. «Ensemble nous allons travailler à trouver des méthodes innovatrices pour nourrir l’attrait de la langue française chez les jeunes», ajoute Mme Meilleur.

D’ici les prochaines semaines, l’Office des affaires francophones annoncera son soutien financier dans un projet chapeauté par la FESFO. Jusqu’à maintenant, seules les grandes lignes du projet sont connues, mais l’organisation se dirigerait vers la création d’un studio mobile favorisant la création de contenus francophones sur Internet. Ce procédé permettrait la diffusion de contenus audio, photo et vidéo portant sur des événements qui intéressent les jeunes.

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Le groupe Desjardins et la Fondation Trillium de l’Ontario ont également annoncé leur participation au projet. Les mesures concrètes ne sont toutefois pas encore connues.

Pour la ministre déléguée aux Affaires francophones, toute cette stratégie n’est pas la seule responsabilité du gouvernement. Elle sollicite d’ailleurs le support du secteur privé dans cette démarche puisqu’il a un rôle clé à jouer. «Les jeunes doivent, à travers différentes entreprises, participer à des prises de décision,» explique-t-elle. Pour y arriver, les entreprises doivent admettre les jeunes dans leur structure. «Ces partenariats doivent donner la chance aux jeunes d’apprendre à gérer les institutions, qu’elles soient francophones ou pas et de voir les bénéfices que peut apporter le français parlé dans le milieu de travail.»

«En investissant dans le développement d’une génération de jeunes désirant vivre en français, nous mettons l’accent sur ce que l’Ontario a de meilleur à offrir et ce sont tous les Ontariens et Ontariennes qui y gagnent», indique Mme Meilleur. Le dévoilement de cette stratégie, espère-t-on, n’est que la pierre angulaire d’un travail qui va s’échelonner à plus long terme.

Le défi est donc lancé auprès des jeunes, mais aussi auprès «des décideurs francophones et à tous les organismes qui constituent le tissu associatif, communautaire et économique de la francophonie ontarienne», termine Mme Meilleur.

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