Labo élec-trick, une performance non-conventionnelle

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 06/12/2011 par Guillaume Garcia

Loin des oeuvres classiques, l’art expérimental, comme son nom l’indique, fait l’expérience d’une multitude de supports, de techniques, de finalités. La relativité dans l’art a fait germer l’idée que «tout est de l’art», ce qui par définition équivaut à dire que rien n’est de l’art sinon la volonté d’en faire. Vous n’y comprenez rien, vous êtes sur la bonne voie, il n’y a rien à comprendre. Voilà la leçon retenue après avoir vu la performance de Darsha Hewitt au Labo vendredi soir dernier.


Originaire d’Ottawa, Darsha habite maintenant Montréal où la scène des arts expérimentaux électronique est plus avancée qu’ailleurs au pays, selon elle.


La performance de vendredi consistait à réaliser et faire fonctionner 25 circuits électroniques indépendants ayant chacun une source d’énergie propre pour en ressortir des sons, qui il faut bien l’avouer restent minimalistes, telle une télé mal éteinte.


Pour le public, toute l’attraction est de voir l’artiste relever le défi de construire ces circuits électriques et de déceler les différents sons crées.


C’est pendant son bac en arts visuels que Darsha découvre l’électronique. Elle travaille dans un magasin de réparation pour payer ses études et n’y connaît strictement rien. Elle commence donc à disséquer les objets qu’elle doit réparer et bidouille avec les fils.


Publicité

«Je jouais avec leurs défauts», raconte-t-elle après sa performance.


Si elle n’est pas devenue technicienne électronique, elle a gardé de cette épique une connaissance des composants et une qualité de bidouilleuses hors pair qui lui permet de s’auto-dépanner en cas de besoin lors d’une performance.


L’artiste a beau savoir où elle s’en va, elle accepte la possibilité de bogues, comme cela arrive souvent en électronique.


«Avoir un contrôle sur tout ne m’intéresse pas», s’amuse-t-elle.


Devenue membre d’un collectif d’artistes utilisant les sons des appareils ménagers pour en faire de la musique.


Publicité

Tout cela peut sembler ben bizarre, mais le talent de Darsha est très demandé, par exemple dans les écoles ou les centres artistiques.


Elle donne régulièrement des ateliers pour tenter d’expliquer le fonctionnement des circuits électroniques aux jeunes et moins jeunes.


«C’est très important de partager. Il y a beaucoup de soutien également sur Internet. Les gens expliquent comment faire ci ou ça, comment régler des problèmes électroniques. Les artistes ne gardent rien pour eux-mêmes.


Reste que la performance a laissé sceptiques un grand nombre de personnes présentes pour la soirée. On pouvait s’approcher très près de Darsha pour l’observer construire le circuit, ou regarder la diffusion vidéo de son travail qui était filmé en direct.


La soirée s’est terminée sur les rythmes funk et disco de The Vinyl Den aux alentours de 22 h.


Publicité

www.darsha.org/

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur