Je suis surpris de constater qu’en 2011, il y a encore des membres unilingues du Barreau qui exigent de recevoir de leurs collègues une version anglaise de documents déposés en français. À quoi bon serait le droit d’employer le français si une partie devait aussi produire une version dans l’autre langue officielle?
Le paragraphe 126 (6) de la Loi sur les tribunaux judiciaires (LTJ) de l’Ontario prévoit qu’à la demande d’une partie, le tribunal fournit la traduction en français ou en anglais des documents ou des actes de procédure rédigés dans l’autre langue lorsque déposés avant l’audience dans une instance devant la Cour de la famille de la Cour supérieure de justice, la Cour de justice de l’Ontario ou la Cour des petites créances.
Mais, dans les autres instances, qui est responsable de fournir la traduction des documents et des actes de procédure lorsque les parties civiles utilisent des langues officielles différentes?
Dans l’affaire Bolduc c. Pozzebon, la Cour supérieure de justice de l’Ontario et la Cour divisionnaire se sont penchées sur cette question. La demanderesse, qui est francophone, a intenté une poursuite judiciaire en Cour supérieure de l’Ontario à Toronto pour faire reconnaître son droit de propriété.
Elle a déposé ses actes de procédure en français. Les défendeurs, ainsi que leur avocat, ne parlaient pas le français. Ils ont demandé à la Cour d’ordonner à la demanderesse de traduire tous les documents et actes de procédure qu’elle avait déposés relativement à cette affaire.