La violence conjugale: un sujet lourd pour une petite troupe

Les murs ont des yeux, samedi à The Box Toronto

Benoît Trudel, Michèle Tredger, Barbara-Audrey Bergeron, Aleks Nano, Geneviève Fontaine en répétition pour «Les murs ont des yeux».
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Publié 02/11/2016 par Bianka Giuristante

Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.

 Bianka Giuristante est étudiante en journalisme à Toronto au collège d’arts appliqués La Cité.


Selon la Fondation canadienne des femmes, une femme est tuée par son partenaire environ tous les six jours au Canada.

La violence conjugale est donc un sujet «lourd», que la dramaturge franco-ontarienne Arianne Matte n’a toutefois pas hésité à aborder dans sa dernière pièce, Les murs ont des yeux, présentée ce samedi 5 novembre à 15h au petit théâtre The Box, 89 rue Niagara #103.

Avec cinq comédiens talentueux dirigés par la metteuse en scène Magalie Bazinet, Arianne Matte tente de dénoncer cette situation et de pousser les femmes à parler, mais d’une façon originale et avec une belle touche d’humour et d’humanité.

La dramaturge Arianne M. Matte
La dramaturge Arianne M. Matte

«Ça fait beaucoup réfléchir et c’est aussi intéressant à regarder, parce qu’on n’est pas juste dans la lourdeur du sujet, mais dans plusieurs de ses facettes», partage la comédienne Geneviève Fontaine en entrevue à L’Express lors d’une répétition mardi.

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Le difficile en tant qu’acteur est de ne pas tomber dans le «pathos», dit-elle. Chaque personnage a un rôle intense à jouer. La plus grosse partie du travail est de trouver «la bonne porte» pour ne pas sombrer dans la tristesse du sujet et rester naturel.

«Mon plus gros défi était de pouvoir bien jouer le rôle de quelqu’un qui est témoin de violence conjugale, en ne l’ayant jamais vécu moi-même», ajoute Aleks Nivo.

Benoît Trudel a trouvé difficile de comprendre la mentalité de son personnage. Dans la pièce, il est le premier à être témoin de la violence à l’endroit de la mère, mais il reste muet pendant trop longtemps. «Le déclic s’est fait» et il a pu comprendre la complexité de la chose, raconte-t-il, lorsqu’il a commencé à écouter les témoignages des victimes de l’homme de l’heure, Donald Trump!

Certaines femmes mentent et se trouvent des excuses parce qu’elles sont trop nerveuses pour dévoiler ce qui leur arrive. Le déni est quelque chose de très fort et puissant dans la pièce, puisque chaque personnage a une façon différente de le vivre.

Les répétitions de Les murs ont des yeux ont commencé le 6 septembre dernier à Toronto. Après Toronto samedi, la pièce sera présentée à Barrie le jeudi 17 novembre et à Penetanguishene le lendemain.

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Magalie et Arianne sont deux productrices indépendantes. Elles n’ont pas d’assistants et personne ne s’occupe de leur marketing. «Nous nous entraidons, mais ce n’est pas évident», indique Magalie. «Par contre, je suis très fière de ce que nous pouvons accomplir et je veux montrer aux plus grands de la scène torontoise qu’on a du talent et qu’on peut aller loin, même avec des plus petits moyens.»

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