La plume contre les coupures (II)

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Publié 25/08/2008 par Arash Mohtashami-Maali, Président du RÉCF

Lettre ouverte à Josée Verner, ministre du Patrimoine canadien, et à David Emerson, ministre des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI)

Comme beaucoup d’organismes artistiques et culturels canadiens, le Regroupement des éditeurs canadiens-français (RÉCF) souhaite réagir à la décision de vos deux ministères de couper deux programmes essentiels pour la promotion des artistes et des produits culturels à l’étranger : le programme des Routes commerciales (Patrimoine canadien) et le programme Promotion des arts (MAECI). Ces deux programmes, dont le budget totalisait moins de 15 millions $, bénéficiaient en effet à un grand nombre d’organismes culturels – y compris des maisons d’édition – qui y faisaient appel pour rejoindre des marchés potentiels à l’étranger et favoriser la circulation des créateurs canadiens sur la scène internationale.

Les membres du RÉCF ont de la difficulté à comprendre les motifs à la base de cette décision. N’ayant aucune indication de votre part, on serait porté à croire que votre gouvernement cherche à faire des économies dans ses dépenses. Ceci dit, il est difficile de comprendre pourquoi il a choisi de faire précisément des économies dans ce domaine, plutôt que dans n’importe quel autre champ d’action gouvernemental où, probablement, il aurait pu trouver des économies plus substantielles à faire.

Le fait que ces deux programmes, gérés par deux ministères différents, soient coupés simultanément nous conduit plutôt à penser que cette décision résulte d’une volonté plus claire qui a trait aux programmes eux-mêmes. Pourtant, il est difficile là encore de voir en quoi ces programmes posaient problème au gouvernement. L’idée de favoriser la circulation des artistes et des produits culturels nationaux à l’étranger semble en effet plutôt louable et on serait porté à croire qu’à l’ère de la mondialisation, un pays ouvert comme le Canada voudrait faire encore davantage. Même si une enveloppe de 15 millions $ n’est pas négligeable, avouons qu’elle n’est pas si considérable une fois partagée entre toutes les disciplines artistiques.

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La seule hypothèse restante est que le gouvernement ait voulu marquer de cette façon son désaccord avec la gestion des deux programmes en cause. Cette idée, véhiculée par certains médias, nous paraît toutefois encore plus obscure. Chacun des deux programmes était en place depuis bon nombre d’années et le programme Promotion des arts avait fait, en 2006, l’objet d’une évaluation très positive dont l’une des principales recommandations était justement… d’accroître ses ressources financières ! Advenant même que la gestion des programmes soit en cause, nous aurions pu normalement nous attendre à ce que votre décision s’accompagne d’une solution de remplacement. Or, pas un mot n’a été soufflé à ce sujet.

De ce fait, le RÉCF et ses membres croient justifié de vous demander des explications pour savoir ce qui a motivé votre décision. Ils aimeraient également connaître les moyens que vous comptez mettre en œuvre pour appuyer à l’avenir la promotion de nos auteurs et de nos œuvres à l’étranger.

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