La péréquation n’est pas une maladie

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 07/05/2008 par Gérald Fillion

Contrairement à ce que les économistes de la banque TD ont laissé entendre, que l’Ontario reçoive de la péréquation n’est pas une catastrophe. De l’avis des experts de cette banque torontoise, la province pourrait être admissible à de tels paiements en raison de la hausse des coûts des ressources et de l’énergie.

Soyons clairs et précis: l’Ontario est une province riche, qui s’enrichit. Mais, c’est une province dont l’économie ralentit et qui ne profite pas du boom pétrolier. Or, les provinces qui s’enrichissent davantage et encore plus rapidement, ce sont celles dont le sol regorge de pétrole.

C’est le cas de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve, une province qui d’ailleurs ne recevra plus de paiements de péréquation, tellement son pétrole lui rapporte des sommes extraordinaires. Or, pour que ce pays fonctionne, on a instauré il y a 50 ans un partage des revenus entre les provinces, qu’on appelle la péréquation.

Ainsi, quand certaines provinces sont en mesure plus que d’autres de dégager des revenus autonomes plus élevés, il est normal qu’elles en partagent une partie en remettant certains revenus au gouvernement fédéral, qui est chargé ensuite de redistribuer cette richesse parmi les provinces. Ce n’est pas une question de «provinces pauvres» et de «provinces riches», c’est une affaire de partage.

C’est la base du Canada. Et c’est ainsi que ceux qui profitent du pétrole doivent en faire profiter les autres…

Publicité

Encore des pertes chez Nortel

Il est toujours périlleux d’être actionnaire de Nortel Networks. À preuve, l’action a chuté de 5% vendredi dernier après la publication de résultats financiers décevants. L’entreprise a dévoilé une perte nette de 138 millions de dollars américains à son premier trimestre en raison de charges de restructuration et d’une perte de change.

Nortel avait enregistré une perte de 103 millions une année auparavant. Cela dit, en excluant les éléments exceptionnels, les marges de profits sont en hausse. Les revenus grimpent également et dépassent les attentes. Nortel Networks se dit confiante d’atteindre ses objectifs de profits pour l’ensemble de l’année.

L’écart grandit

Statistique Canada a dévoilé une nouvelle portion de son analyse sur le dernier recensement, celui de 2006. Et, les résultats sont tout simplement consternants. Ainsi, le revenu moyen des 20% les plus riches a grimpé de 16,4% de 1980 à 2005, mais le revenu moyen des 20% les plus pauvres a chuté de 20,6%.

En dollars constants de 2005, le revenu annuel médian des Canadiens n’a augmenté que de 53 dollars en 25 ans, c’est à peine un dollar de plus par semaine. Le marché du travail a beaucoup changé depuis le début des années 80 avec l’essor des technologies et la mondialisation. Et force est de constater que ces évolutions ne se sont pas traduites par une amélioration du pouvoir d’achat des citoyens.

Perte colossale

Les pertes dans l’industrie automobile depuis quelques années sont ahurissantes. Pendant que les pétrolières engrangent des milliards, un fabricant d’autos comme General Motors continue de perdre des parts de marché, affiche encore des baisses de ventes aux États-Unis et dévoile ainsi des résultats difficiles: perte nette de 3,25 milliards $ à son premier trimestre.

Publicité

L’entreprise a été affectée également par le conflit de travail chez American Axle, un fournisseur américain, ce qui a entraîné des réductions de production et des retards de livraison dans une trentaine d’usines. GM a bénéficié toutefois d’une hausse de ventes en Asie et en Amérique latine.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur