La Passerelle veut mousser les compétences multiculturelles

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Publié 13/03/2007 par Yann Buxeda

Depuis le début des années 1990, la population noire d’expression française a doublé en Ontario. Une évolution majeure au sein du paysage démographique francophone, qui a amené les divers organismes communautaires à appréhender la problématique de «l’immigration de langue officielle» d’un oeil nouveau. Quinze ans après cette migration de population significative, l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants sont toujours au coeur des débats.

«Rarement dans l’histoire de notre province les nouveaux arrivants francophones ont été aussi éduqués qu’ils le sont aujourd’hui, et rarement ils ont été aussi pauvres.» Le constat de Maxim Jean-Louis, pdg de Contact Nord, est sans équivoque.

À partir de cette conclusion simple et partagée par une frange majoritaire des communautés de minorités raciales et ethnoculturelles francophones (MREF), l’organisme communautaire La Passerelle a monté un nouveau projet intitulé Compétences culturelles: projet de sensibilisation du secteur francophone à l’immigration et à la diversité, réalisée en partenariat avec Citoyenneté et immigration Canada (CIC) qui s’articulera autour de trois grands axes.

En premier lieu, il sera question de faire en sorte que les MREF soient «mieux outillées pour participer pleinement au développement communautaire, politique, démocratique et social de la francophonie ontarienne en leur permettant de mieux connaître la culture francophone, son fonctionnement et ses stuctures institutionnelles».

Un premier volet essentiellement basé sur l’éducation de l’individu, qui concerne aussi bien les nouveaux arrivants que les personnes en difficultés depuis quelques temps sur le territoire ontarien.

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À travers cette initiative, La Passerelle – anciennement le Centre des jeunes francophones de Toronto – souhaite également «sensibiliser les communautés d’accueil francophones aux réalités, à la culture et à la façon d’être des minorités raciales et ethnoculturelles francophones de l’Ontario».

Enfin, le dernier axiome de ce projet met le doigt sur un aspect maintes fois souligné par les organismes MREF et les observateurs extérieurs: la coordination. Pour La Passerelle, l’ultime objectif de ce plan d’action consistera à «faire en sorte que les MREF et les communautés d’accueil acceptent mieux leurs différences et travaillent en collaboration pour mettre des projets rassembleurs et inclusifs».

Dans cette optique, le plan prévoit de mettre en place divers programmes concrets d’aide. Il sera question d’ici quelques mois de «diffuser des manuels de formation, mais aussi d’organiser des rencontres entre divers acteurs afin de recentrer les aspirations de chacun vers une direction commune», souligne Léonie Tchatat, directrice générale de La Passerelle.

Un projet pour le moment fait de grandes lignes, mais qui induit une certaine évolution en terme de hiérarchie au sein de l’organisme. Pour ce projet, un comité de 11 personnalités influentes de l’Ontario français a été nommé, regroupant quelques-uns des grands défenseurs des revendications des MREF.

Annie Dell, directrice régionale Centre-Sud Ouest du RDÉE, Mariette Carrier Fraser, présidente de l’Assemblée des francophones de l’Ontario, Jean-Gilles Pelletier, directeur général du centre francophone de Toronto ou encore Claudette Paquin, directrice générale de TFO feront notamment partie du comité.

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Un conseil qui sera présidé par le pdg de Contact Nord, Maxim Jean-Louis, et dont le mandat sera d’apporter non seulement son expérience dans de nombreux domaines, mais aussi des compléments d’information ou une médiation dans d’éventuels conflits. Des appuis logistiques seront également à l’ordre du jour, puisque le comité se verra soumettre la validation des outils d’aide à destination des nouveaux arrivants.

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