L’Iran inquiète l’Occident avec ses ambitions nucléaires, mais aussi les pays arabes, qui sont désunis et affaiblis. La réconciliation est encore lointaine en Irak. Quant à l’intraitable conflit israélo-palestinien, on ne voit pas encore la lumière au bout du tunnel. C’est là la vision de Christian Chesnot, journaliste français spécialiste du Proche Orient, conférencier invité à l’Alliance française de Toronto la semaine dernière.
Certes les Américains vont commencer à se retirer d’Irak dès juin, «mais la suite est un vaste point d’interrogation», affirme-t-il. «L’Irak a une histoire violente. Dans ce contexte, une stabilisation est pratiquement impossible. De plus, les forces armées sont déficientes et il n’y a pas eu de réconciliation entre Irakiens.»
Pour le conflit israélo-palestinien, tout aboutissement semble illusoire, surtout en l’absence d’un leader réel dans les deux camps. Et le Hamas, élu à Gaza, complique la donne: «Ni Israël ni les pays occidentaux ne savent comment traiter avec le Hamas, se bornant à qualifier le Hamas de terroriste, empêchant tout pourparler.»
Le journaliste français Christian Chesnot, qui a été otage en Irak en 2004, termine au Canada une série de conférences commencées aux États Unis. Ces interventions ont pour thème: Les nouvelles questions d’Orient: enjeux et acteurs. Elles sont animées en interaction avec l’audience. La plupart des questions à l’Alliance française portaient sur l’avenir de l’Irak, de l’Iran, sur l’islamisation croissante, la situation d’Israël, l’inexistant État Palestinien, et le retour des talibans en Afghanistan.
2009, une année charnière
Pour Christian Chesnot, 2009 sera une année charnière avec Obama, qui rompt avec les années Bush, tend la main aux Iraniens, et dont le discours est bien perçu au Proche Orient. Mais «si Obama a une chance de relancer le discours de la paix, il doit débuter par des mesures concrètes, pour avoir plus de crédibilité».