La Nuit des idées revient à l’Université de Toronto samedi

Repenser les genres, discuter du désir, repousser les limites du corps...

En simultané dans plus de 70 villes à travers le monde, Toronto accueille sa troisième Nuit des idées, sur le thème "être vivant".
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Publié 22/01/2020 par Guirec Joubert

Des expositions, des ateliers de réflexion, des débats sur le corps, sur l’identité, sur la norme, ou encore des performances artistiques: le programme de la troisième édition torontoise de la Nuit des idées est éclectique à souhait.

Non content de découvrir des oeuvres, le public aura l’occasion de participer activement aux discussions (en anglais) initiées lors de cet événement mondial organisé par l’Institut français et les ambassades de France, ce samedi 25 janvier de 17h à 2h du matin sur le campus de l’Université de Toronto.

Des événements semblables se déroulent simultanément dans 70 villes du monde, sur le thème «Être vivant».

Repenser les genres et les désirs

Il s’agit d’une opportunité pour les participants d’échanger directement avec des penseurs de renommée internationale. Paul B. Preciado est le conférencier d’honneur de cette année, il lancera une nuit d’échange, de conversations, et de performances artistiques.

Philosophe, écrivain, commissaire d’exposition et militant transgenre, ses multiples casquettes servent son travail sur la sexualité et la biopolitique (forme de pouvoir de la société sur la vie des individus, théorisée par Michel Foucault).

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Il a écrit sur le phénomène Playboy, a étudié notre façon de concevoir le genre, et a aussi examiné le commerce du désir.

Paul Beatriz Preciado est un philosophe espagnol né à Burgos en 1970. Il est actuellement professeur d’université à Paris.

Repousser les limites du corps

Cette Nuit des idées, qui aura lieu à l’Art Museum (la galerie d’art de l’Université de Toronto), sera également l’occasion pour Lorenza Böttner de présenter son oeuvre Requiem for the Norm.

Il s’agira de la première présentation en Amérique du Nord du travail de cette artiste chilienne et allemande. Né Ernst Lorenz Böttner au Chili en 1959, elle perd ses deux bras dans un accident à l’âge de 8 ans, et est alors est placée dans une maison de soin en Allemagne avec sa mère.

Après avoir refusé les prothèses pour compenser son prétendu handicap, Lorenza intègre l’école des beaux-arts et commence alors à s’identifier comme une femme, et change son prénom, Ernst Lorenz se nomme désormais Lorenza.

En 16 ans de carrière, Lorenza a créé plus de 200 oeuvres, en peignant avec ses pieds et sa bouche. Afin d’exprimer la complexité de l’expression sexuelle, elle utilise différentes formes d’art, comme la danse, la photographie, le dessin, ou encore la performance de rue.

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À l’instar de la remise en question des genres et des désirs dont Paul B. Preciado parle à travers son art, Lorenza Böttner se définit tout à la fois comme une ballerine, une mère, ou comme un jeune homme aux bras de verre…

Lorenza Böttner peint avec ses pieds ou sa bouche. Elle fait également de la photographie, comme en voici un exemple de 1983.

L’exposition sonore de l’artiste canadien Michael Snow, Listening to Snow, qui fait partie de la programmation du centenaire de Hart House (le centre d’activité pour étudiants de l’Université de Toronto), sera également ouverte durant cette Nuit des idées.

Huit villes canadiennes

Lancée mondialement pour la première fois en 2017, la Nuit des idées avait alors réuni plus de 7 millions de visiteurs. En 2020, les villes canadiennes dans lesquels se dérouleront l’événement sont: Ottawa, Montréal, Québec, Moncton, Winnipeg, Calgary, Vancouver et Toronto.

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