La nouvelle saison du TfT sous le sceau de la Comédie humaine

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Publié 11/04/2006 par Marta Dolecki

Pour sa 39e saison, le Théâtre français de Toronto (TfT) poursuit son ambition de transformer l’espace de la scène en microcosme de La Comédie humaine. Cette référence, sous forme de clin d’œil implicite, renvoie à l’oeuvre grandiose, projet d’une vie, entreprise par l’écrivain que fut Balzac. Analyste et historien des mœurs, il avait pour dessein de représenter la société de son temps au travers d’une fresque étalée sur quelque 90 romans.

Au TfT, le directeur artistique Guy Mignault promet lui aussi des intrigues, des quiproquos, des vaudevilles et des mélos dignes d’une comédie humaine balzacienne – à la différence près que celle-ci devrait prendre vie le temps d’une saison, sur les planches du TfT.

«Des histoires riches, des personnages attachants, des conflits entre protagonistes qui se terminent en leçon de vie…» Une fois lancé sur le sujet, Guy Mignault ne tarit pas. Il pourrait parler en détail de chaque pièce, de chaque personnage, sans jamais perdre le fil de l’intrigue. Mais à la place, il préfère laisser aux spectateurs le soin de découvrir toutes ces nouvelles histoires, placées comme de rigueur cette année sous le signe de la complicité.

Après tout, les humains se ressemblent. Ils sont mus par les mêmes instincts, les mêmes sentiments, et c’est ce condensé d’émotions, écho de la couleur de nos vies, qui vient fournir la matière du spectacle prenant place sous les yeux du public.

Au TfT, les héros de la comédie humaine ont pour nom Nana, Albertine, Josephat-le-violon, Jocelyn ou encore, Teja, Luka, Gloria et Grace ainsi qu’une grand-mère opiniâtre prénommée Victoire. Selon les pièces, ils vont se retrouver plongés dans leur passé, confrontés à la fin du régime communiste, et parfois, devront même composer avec une fin du monde imminente. Autant d’univers différents que Guy Mignault est allé chercher au gré de ses ballades dans les théâtres du pays.

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L’ouverture de la saison 2006-2007 revient comme qui de droit au dramaturge québécois Michel Tremblay, grand habitué du Théâtre français puisque plusieurs de ses pièces, dont Indicatif présent et Encore une fois, si vous le permettez y ont déjà été jouées.

Cette fois, il s’agit de la pièce Bonbons assortis, présentée au TfT du 18 octobre au 4 novembre prochain. Bonbons assortis reprend le même procédé dont Michel Tremblay s’était servi dans Encore une fois, si vous le permettez: l’auteur se met lui-même en scène.

C’est pour le public l’occasion de revisiter l’enfance de Tremblay, un univers burlesque où l’on offre des plats à «peanuts» en guise de cadeau de mariage et où la grand-mère Victoire, terrifiée par les -orages, raconte ses histoires dans un joual particulièrement savoureux.

Sur un ton plus sérieux, Le Professionnel est une pièce du dramaturge yougoslave Dusan Kovacevic, connu pour sa collaboration au scénario d’Underground d’Emir Kusturica.

À Belgrade, un écrivain contestataire reçoit la visite d’un «professionnel», c’est-à-dire d’un ancien policier chargé de sa surveillance sous le règne de Tito. Ces années-là touchent à leur fin et le communisme amorce son déclin. Les valeurs sont alors inversées: l’écrivain autrefois recherché est admiré de tous et promu éditeur tandis que le policier, qui représente l’ordre établi, ne trouve plus vraiment grâce aux yeux de la population.

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De façon subtile et nuancée, Le Professionnel propose une réflexion sur la liberté d’expression, le silence forcé et la lente transition vers la démocratie dans les pays des Balkans. La pièce sera présentée de 15 au 19 novembre prochain et l’acteur québécois Gabriel Arcand viendra se glisser dans la peau de l’écrivain dissident.

Que feriez-vous vous s’il ne vous restait que deux jours à vivre? Le jeune auteur Stephan Cloutier s’est posé la question dans Apocalypse à Kamloops, présentée pendant la première quinzaine de février 2007.

La pièce met en scène la rencontre entre un homme, Jocelyn, et une muse qui descend du ciel pour lui annoncer la fin du monde suite au passage d’une comète censée percuter la terre dans moins de 48 heures. Avec Apocalypse à Kamloops, Stephan Cloutier, natif de Québec, présentement installé à Vancouver, signe sa première pièce grand public.

Du 21 mars au 1er avril, s’inscrivant dans la droite lignée Des visites à M. Green – beau succès du TfT – la pièce Grace et Gloria de Tom Ziegler relate la rencontre entre deux femmes que tout oppose mais qui vont finir par s’apprécier mutuellement.

Et pour terminer en beauté la saison 2006-2007, Guy Mignault a décidé de satisfaire le public, mais aussi de faire plaisir au spectateur qu’il est en incorporant Molière à sa programmation. Cette fois, c’est George Dandin et sa série d’humiliations infligées par sa belle famille qui viendront clôturer les festivités.

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Dans la catégorie du théâtre pour enfants, Les Zurbains, une série de contes écrits par des étudiants du secondaire, Romance et karaoké de Francine Monty et Maïta d’Esther Beauchemin, seront présentés, cette fois non plus dans les écoles, mais bien dans l’enceinte du TfT, de préciser son directeur artistique.

Pour de plus amples renseignements au sujet de la saison 2006-2007 du Théâtre français de Toronto, veuillez composer le 416-534-6604 ou consulter le site Internet du TfT: www.theatrefrancais.com.

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