Ce que l’on a pu voir en 2006, et dont L’Express a traité dans ses colonnes, pourrait se confirmer en 2007, à savoir l’influence de pays qui ont pris une nouvelle place sur l’échiquier politique et économique, comme le Brésil, mais surtout la Chine et l’Inde.
De la Chine, on retiendra son développement économique spectaculaire, qui en fait une puissance majeure en Asie et ailleurs dans le monde, une puissance commerciale, financière et politique. L’Afrique, jusqu’alors chasse gardée des anciennes puissances coloniales européennes, est devenue son terrain de jeu.
Le récent sommet des chefs d’État africains à Beijing en est une illustration. La visite que le président chinois Hu Jintao a entrepris le 30 janvier en est un autre. C’était sa troisième visite officielle en Afrique depuis son accession au poste de chef de l’État en 2003. Au cours de cette visite de 12 jours, il s’est rendu dans huit pays. Plus que de diplomatie, il a été question de commerce, d’économie, d’échanges.
Dans plusieurs pays, des Chinois entreprennent des travaux, parfois gratuitement. Et la Chine fait main basse sur les matières premières que l’Afrique peut lui offrir, sans tenir compte des situations politiques et sociales, comme au Soudan, qui l’approvisionne en pétrole et que la Chine défend à l’ONU, malgré les exactions du Darfour. D’après les statistiques du ministère du Commerce chinois, en septembre 2006, les investissements s’élevaient à 11 milliards de dollars américains.
Une étude de la Banque mondiale, La Route de la Soie en Afrique: Un nouvel horizon économique pour la Chine et l’Inde, note qu’il s’ensuit «une démarche commerciale qui représente une importante démarcation qui tranche avec la tradition, celle d’une vieille relation économique de l’Afrique avec le Nord». L’ancienne division Nord-Sud fait place à une relation Sud-Sud, mais aussi Sud-Nord.